
Mot-clé - Vis !
L'heure du conte : le vivre ou l'écrire

— Ah c'est toi ?
— Oui je me suis proposé pour les séances de lecture de conte et on m'a demandé de venir le faire ici. Est-ce que ça… ?
— Non, non, c'est très bien. Qu’est-ce que tu vas leur lire ?
— On m'avait dit que ce serait fourni sur place...
— Je ne suis pas au courant. Tu veux que je te trouve quelque chose ?
— Attends, je vais improviser.
— Tu te sens d'attaque ?
— Étonnamment, oui.
— Je te les laisse donc.
Valérie danse
Dessin de rencontre

— Arrêtez-vous ! Stop ! Ne bougez plus !
Le jeune femme, sous l’effet de la surprise, s’arrête, tout en se demandant pourquoi elle obéit à cet ordre venant de cet inconnu un peu plus loin devant elle. Elle venait de monter jusqu’à ce village abandonné d’Occi et débouchait entre les ruines, sous un magnifique olivier, sur un espace dégagé quand elle l’avait aperçu qui semblait descendre de plus haut dans la montagne. L’homme fouillait dans son sac rapidement et en sortait un carnet tandis qu’il tenait un stylo dans sa bouche. Passée la surprise, elle allait se remettre en marche.
You & me, Meute

Le martèlement régulier du xylophone lance le mouvement. Les oiseaux trompettes viennent donner des coups d'aile en appel, se répétant, se répondant les uns les autres pour enfin fusionner en un unisson qui gonfle mon cœur.
La généalogie : un nouveau monde, ancien (I)

— Tu te souviens où se situe notre lien de parenté ? »
Désireux de répondre à cette question de ma lointaine cousine Élodie l’an passé, j’ai rassemblé quelques petites notes dont une que sa mère m’avait griffonnée quinze ans plus tôt la première fois que nous nous étions rencontrés. Je l’avais longtemps gardée, puis numérisée et conservée.
Découverte du lac de Nino

Depuis plusieurs années, je rêvais d’aller découvrir les pozzines corses. Ce sont de petits lacs tourbeux entourés d’herbes que l’on retrouve en altitude, issus de la dernière glaciation.
Église d'Occi
Maquis en fleur
Croisement dans un monde covidé

C'est comme le retour du printemps. En avance. On a beau n'être qu'à la mi-janvier, la lumière est là, après des semaines d’absence. Même rasante, sa seule présence est chaleureuse. On ne supporte déjà plus ni ses gants ni son bonnet, restés dans les poches, quand bien même il neigeait ici même deux jours auparavant.
D'un album photo

« Sont-ce ses enfants ? » Difficile à dire au premier coup d’œil, en tout cas ça ne saute pas aux yeux. En a-t-elle ? Oui. L’un d’eux l’embrasse sur la joue et elle en grimace de joie, sans doute surprise, tandis que les deux autres posent devant elle plus sagement.
Les paroles volent et jamais ne se posent

Devant une galerie de photos de béton
Lavées de poussières, marbrées de blanches coulures,
Feux d'artifice de craques, éclairés au néon,
L'ouverture d'une œuvre qui frappe son propre mur.
Rencontres

Jacmel
– Apa li pati!
– Et alors ? De qui parles-tu ?
– Le gars-là, le jakopievèt...
– Hum... pas remarqué.
Et il se resservit. C'est vrai que ce soir-là, c'était pas petite affaire, en tout cas. Les hôtes avaient préparé tout ce qui pouvait les réjouir en matière culinaire : plats typiques ou inconnus, kibi des Syriens, konparèt à la noix de coco, certains servis dans des kalabous, des fruits comme le savoureux chadèk. Et à boire : délicieux boubouy, mabi qui faisait retourner la tête et pour les soulads, on n'avait pas oublié les begas.
Une épitaphe

Texte de 2008, écrit donc plus de dix ans avant mon infarctus.
Et si j’apprenais que je devais mourir dans quelques mois?
Amusant, l’élagage dans l’allégresse que, semble-t-il, cette idée, encore sans fondement, j’espère, provoquerait dans nos activités : « Désolé les gars, je vais mourir, alors vous comprenez… ».
La place

– Messieurs, je nous ai réunis aujourd’hui pour nous entretenir des moyens d’investir la place que vous savez. Il n’est plus le temps de tergiverser, ni d’évoquer la nécessaire patience de travaux d’approche. L’audace sourit aux audacieux et… euh… la fortune ricane des… velléitaires et des... procrastinateurs!
– Fort bien, fort bien, Monseigneur. Votre farouche volonté est légitime ainsi que votre envie d’en découdre, toute naturelle. Cependant, voyez-vous, il serait bienséant de nous rappeler la mésaventure de la fois précédente, où nous nous brûlâmes…
– Ce sera différent cette fois!
– L’âme, trop ardente encore…
Fleur des champs
Charge nocturne

Dans une banlieue autour de Paris, à Viroflay, minuit passé, sous un éclairage jaune, un jeune homme rentre chez lui. Tout est calme. Perdu dans ses pensées, il ne remarque plus la ville endormie autour de lui, les autres autos ensommeillées à l'arrêt, les devantures éteintes, les rideaux de fer abaissés, les trottoirs déserts, calé qu'il est en mode de pilotage automatique sur la succession des feux tricolores qui rythment son avance...
Premier anniversaire de ma seconde vie

C’est aujourd’hui le premier anniversaire de ma seconde vie. Il y a exactement un an, j’étais frappé par un infarctus à mon réveil à Calvi et je partais pour l’hôpital.
Le langage des fleurs, genre

Qui parle encore le langage des fleurs ?
Cette langue qui permettait de dire amour ou condoléances,
Salutations, amitiés, rendez-vous, fidélité, mystère, pardon, bonheur,
Vergißmeinnicht, ne m'oubliez pas,
La couleur et les sentiments,
La pureté du blanc, son raffinement, son élégance,
Ou la discrète délicatesse du violet,
L'ardeur écarlate de la passion,
La lumière du jaune,
La douceur du rose...
Déconfinons
