Les paroles volent et jamais ne se posent

Devant une galerie de photos de béton
Lavées de poussières, marbrées de blanches coulures,
Feux d'artifice de craques, éclairés au néon,
L'ouverture d'une œuvre qui frappe son propre mur.

Devant ces escaliers doubles, achalandés,
Bouchés, noirs de monde à deux heures du matin,
Tout autant à la descente qu'à la montée,
Toujours plus haut pour découvrir l'art souterrain.

Devant ces blancs flocons qui dehors virevoltent,
Tournoyant, enchantant, mais sans se déposer,
On pourrait y distinguer quelques mots qui flottent,
Planent, glissent, se cachent, mais sans se prononcer.

Plus évanescents, immatures, adolescents,
Plus cachés encore et partageant le même air,
Il faut sans doute être vraiment omniscient
Pour sentir les gestes qui se cachent derrière.

Derrière l'épaule, derrière le dos, derrière l'instant,
Le geste plane, froid, engoncé et gelé,
Caché, peureux, dans son manteau, reste en suspens.
Si le dodipatou, le geste demeure muet.

Derrière les beaux flocons, derrière le temps qui passe,
Derrière le temps qui fuit, derrière son propre mur,
Derrière son courage, derrière sa propre place,
En retrait de la vie, derrière son futur...

Si le geste reste ballant et impotent,
Même si les paroles jamais ne se posent,
Elle écoute, elle voit, elle sait et elle entend :
Ose écrire, ose lancer, laisse faire la magie d'Ose.

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