À sa sortie, j’avais vaguement entendu nos médias s’extasier qu’un homme transgenre y joue le rôle d’une femme. Maintenant qu’un homme peut boxer contre une femme — ce qu’on a même élevé cette année au rang de discipline olympique —, cette invisibilisation supplémentaire des femmes n’en était qu’une de plus.
Que nous raconte le film ? Une brute criminelle, très riche, dirigeant un cartel de la drogue mexicain, veut changer de sexe et kidnappe une avocate pour qu’elle arrange le tout en la payant grassement. Il simule ensuite sa mort, met ses enfants et sa femme à l’abri du besoin à l’étranger et réapparaît sous un nom de femme.
Pour revoir ses enfants, et un peu sa femme, il se fait passer pour une tante cachée et héberge dans une grande villa tout ce petit monde. Évidemment, tout se complique quand même, car il ne peut rien leur dire de sa réelle identité.
Propagande
Je parle bien ici de propagande, celle de l’idéologie trans.
Premièrement, apparaît très vite une scène assez hallucinante de danse et de chants pour glorifier la chirurgie de changement de sexe. Quand on pense que cette idéologie pousse des adultes, et des enfants contre l’avis de leurs parents, à être mutilés, castrés, rendus stériles, cette scène est assez dérangeante.
Deuxièmement, pour illustrer les propos du début sur la nécessité du transgenrisme pour changer le monde, il veut faire le bien en montant, sous sa nouvelle identité, une ONG qui recherche les victimes disparues des cartels de la drogue, ce qui nous est présenté comme une œuvre de charité rédemptrice.
Troisième couac : l’idée de transformer des statistiques de disparus en morts, même si c’est important pour les familles et leur deuil à faire, apparaît ainsi comme remplaçant toute forme de justice, et le tout accompli grâce à l’argent du crime et même avec les méthodes violentes de brigand.
Quatrième point : en plus de remplacer la justice, le changement d’identité lui permet d’y échapper en faisant éteindre les poursuites et donc représente une complicité de son inaction.
Cinquième point : les enfants n’ont plus de père. Celui d’origine était certes un sale type, mais le film insiste beaucoup sur le fait qu’il les aimait et les aime toujours après sa chirurgie. Alors il s’invente ce rôle de tata, riche, généreuse mais envahissante, un rôle de mensonge éternel, un bien piètre ingrédient pour nourrir cet amour.
Bref, sous l’apparence d’un film plutôt réussi avec une belle musique et de belles images, voilà ce qu’on veut nous faire avaler. Évidemment, la relation amoureuse montrée la plus positivement est une scène qui se veut de lesbianisme, entre le transgenre Emilia et une vraie femme.
Futur
Je fais le pari que ce film sera un jour montré pour l’œuvre de propagande qu’il est et nous jouerons les étonnés — comme toujours —, étonnés de ne pas avoir compris cela à l’époque, c’est-à-dire aujourd’hui. Notamment la scène de danse dans la clinique, de rigolade autour de ces mutilations irréversibles. Mutilations que nous acceptons aujourd’hui de payer collectivement en les remboursant, au lieu d’aider leurs victimes à se trouver, à traiter leur dysphorie de genre, à réussir à vivre dans le corps qui est le leur, le vrai. Mutilations que l’on accepte aujourd’hui d’infliger à des enfants au nom de cette idéologie contre l’avis même de leurs propres parents…
J’exagère ? Je cherche la petite bête ? La même semaine d’octobre 2024, en France, les deux auteurs du livre Transmania — que j’ai lu et vous recommande chaudement — sont menacées de mort explicitement, et des milices armées — laissées en liberté — parviennent à faire annuler leurs conférences dans des écoles, des universités ou des librairies et la mairie de Paris a fait interdire leur affichage à la sortie du livre.
1 De Geronimo -
Une critique parfaitement juste, rien à retirer, rien à ajouter.
2 De Paul L. -
C'est effarant de lire autant de bêtises dans un même article.
Je commencerait par préciser que c'est une femme transgenre qui joue le rôle d'une femme transgenre, pas un homme.
Je trouve ahurissant d'utiliser le terme de "propagande" en parlant de sujets comme la transidentité, l'orientation sexuelle ou les questions de genre, parce que de toutes les personnes que cela concernent, PERSONNE n'a jamais demandé autre chose que le fait de pouvoir s'accomplir en tant qu'individu, et à aucun moment de vouloir l'implémenter aux autres.
Les scènes de chant et de dansent enrichissent ce beau sentiment qui traverse les personnages d'accomplissement d'eux même, ou bien de trouver du beau dans le désarroi, de l'espoir dans la misère et de l'amour dans la violence.
Encore une fois, et pour finir, vous ni personne d'autre n'arrivera a invisibiliser les personnes trans, et toute autre personne queer, présents depuis toujours et dans toute la nature. Personne ne mérite l'humiliation, personne ne mérite la haine, et personne ne vaut moins qu'une autre. Ce film n'est peut être pas exceptionnel, ou peut être l'est il pour d'autres, je pense qu'il met en valeur à quel point il est important de s'écouter soi, et qu'il reste un film qui met au premier plan la beauté des amours.
Si vous ne l'avez pas aimé ou si certaines scènes vous dérangent, bien de droit. Vous êtes libre d'exprimer que vous n'y comprenez rien et que votre bêtise vous rend inconfortable.
3 De Vincent -
@Paul L. :
Merci de votre commentaire, avec lequel je ne suis pas du tout d'accord. Heureusement, je ne vais pas suivre votre injonction à me taire et exprimerai ce que je crois. D'ailleurs, je vous publie sans vous imposer une limite à votre liberté (dans le respect des conventions de Genève et mangez 5 fruizélégumes avec modération au covoiturage, bien entendu...)
Propagande, oui, j'ai expliqué pourquoi j'ai choisi ce mot, celle d'une idéologie promue et qui conduit à des malheurs et des atrocités comme la mutilation et la castration, sans parler du délitement de la filiation, de la famille, de l'éducation et des relations de la société.
Vous parlez d'amour, mais le modèle de ce père aimant qui doit mentir à ses enfants laisse un goût amer.
Et puis je note que votre défense de cette idéologie vient immédiatement avec des insultes, des interdits et des définitions hors réalité sur ce qu'est une femme. Ça fait réfléchir...
4 De Antoine W. -
Bien que je ne m’oppose pas à votre liberté d’expression, je pense important de souligner votre manque cruel d’ouverture d’esprit, et votre perception biaisée des libertés et de la réalité de la communauté queer.
Avant de critiquer un sujet, il serait intéressant de faire la démarche de le comprendre.
Contrairement au mouvement auquel vous et les autrices de ce torchon qu’est Transmania appartenez, notre communauté n’a jamais eu aucun souhait de « propagande ».
Quand le souhait de la communauté queer et plus particulièrement trans est de faire reconnaître ses droits et de vivre en toute liberté, le votre est de leur interdire l’accès au bien-être et au bonheur. Je doute que vous soyez capable de discerner la nuance là-dedans pourtant elle est bien là.
La vision de ce film ou d’autres œuvres queer ne donnera jamais l’envie à une personne (quelque soit son âge) d’entamer des démarches dont il n’a jamais ressenti le besoin auparavant, en revanche il permettra aux personnes qui se posaient déjà des questions d’y trouver leurs réponses et de ne pas sentir seul dans sa situation. Si je prends l’exemple mon propre exemple d’homme homosexuel, j’ai grandi dans un milieu exclusivement hétérosexuel, sans aucune exposition à des contenus « woke » comme vous aimez tant les diabolisez, et pourtant j’ai bel et bien découvert mon attirance pour les hommes malgré tout, et je peux vous garantir qu’aucun contenu hétérosexuel n’a pu m’influencer à éprouver une attirance pour les femmes comme le commun des mortels que vous idéalisez.
Encore une fois, j’aimerais vous amener à la réflexion sur ce point: personne ne veut imposer à quiconque d’être gay, lesbienne, trans, ou quoique ce soit. La communauté LGBTQIA+ veut simplement vivre en toute liberté (liberté d’aimer, liberté d’exprimer sa personnalité, liberté d’apporter à SON propre corps les modifications dont il ou elle a besoin pour s’épanouir) et bénéficier des mêmes droits que n’importe quel être humain. Il n’a jamais été question d’influencer quelqu’un d’autre à ressentir les mêmes besoins que nous.
Nous voulons simplement le droit d’exister sans que personne ne juge nos actions qui NOUS regardent.
(J’ai volontairement laissé de côté beaucoup de détails qui m’ont dérangé dans votre article, mais y répondre à tous serait trop chronophage, j’aimerais simplement que vous ouvriez la réflexion sur ce sujet qui est pour moi le plus important.)
Au plaisir de vous lire.
5 De Paul L. -
Je ne vois pas à quel moment j'ai demandé à ce que vous vous taisiez, il n'en a jamais été question. Je m'inquiète juste de voir ce genre de discours présent dans la tête de certaines personnes, et je laisse planer le doute quant à votre compréhension du film.
Encore une fois, il n'y a pas de propagande, aucune idéologie promue, personne ne cherche à faire transitionner les personnes cisgenre et personne ne cherche à changer la sexualité des hétéros, il est juste nécessaire pour la société que tout le monde apprenne à vivre en laissant les autres libres de leur corps et de leur identité.
LES PERSONNES TRANS NE SONT PAS DANGEREUSES - LA TRANSPHOBIE, ELLE, OUI.
Et oui, je parle d'amours, au pluriel dans le cas précis de ce film. Que vous restiez bloqué sur le fait que oui, malgré tout, le père abandonne ses enfants, je pense que nos sentiments peuvent converger pour se dire que c'est égoÏste de la part de Perez, et que ce n'est pas la vision de l'amour que l'on souhaite transmise d'un père à ses enfants. Cependant, ce n'est pas la seule démonstration de ce que porte l'amour dans ce film. Le sujet n'est d'ailleurs absolument pas sur le lien de parentalité mais sur le désir d'accomplissement du protagoniste.
Je pense Monsieur que vous êtes le mieux placé pour savoir ce qu'est une femme, à moins que vous ayez transitionné également je me demande ce qui vous permet de le définir. Je ne cherche pas à être offensant, mais au contraire à prendre parti pour ceux/celles qui comme moi peuvent par le biais tomber sur vos réseaux sociaux, et qui pour certains pourraient s'en trouver blessés/choqués.
Je fais la guerre à vos idées, qui sont dangereuses, pas à votre personne.
Et comme la fin de votre message l'insurgeait, je vous en prie, continuez de réfléchir...
6 De Vincent -
Antoine W.
> Contrairement au mouvement auquel vous et les autrices de ce torchon qu’est Transmania appartenez...
> le votre est de leur interdire l’accès au bien-être et au bonheur.
Vous me prêtez une appartenance à un mouvement et des positions que je n'ai pas, ce qui illustre bien ce côté militant que je ne partage pas.
> Encore une fois, j’aimerais vous amener à la réflexion sur ce point: personne ne veut imposer à quiconque d’être gay, lesbienne, trans, ou quoique ce soit.
Ne vous inquiétez pas, je fais parfaitement la différence entre l'homosexualité, tout à fait commune et limitée statistiquement, et la construction intellectuelle nécessaire pour considérer qu'on puisse être né dans le « mauvais » corps.
> Nous voulons simplement le droit d’exister sans que personne ne juge nos actions qui NOUS regardent.
Je juge un film que j'ai vu et partage ma réflexion sur sa signification, rien de plus.
7 De Vincent -
Paul,
> Je ne vois pas à quel moment j'ai demandé à ce que vous vous taisiez, il n'en a jamais été question.
Votre phrase « Vous êtes libre d'exprimer que vous n'y comprenez rien et que votre bêtise vous rend inconfortable. » me semble vouloir limiter mon expression à un mea culpa devant une idéologie que je comprends et réfute.
> Encore une fois, il n'y a pas de propagande, aucune idéologie promue,
Je pense l'inverse, et bien au-delà du film : la promotion du transgenrisme dans le cinéma, les dessins animés, les écoles, les JO et le sport de compétition en général en sont des preuves innombrables.
> ...malgré tout, le père abandonne ses enfants, je pense que nos sentiments peuvent converger pour se dire que c'est égoÏste de la part de Perez, et que ce n'est pas la vision de l'amour que l'on souhaite transmise d'un père à ses enfants.
Nous voilà d'accord sur un point.
> Le sujet n'est d'ailleurs absolument pas sur le lien de parentalité mais sur le désir d'accomplissement du protagoniste.
J'ai bien remarqué.
> Je pense Monsieur que vous êtes le mieux placé pour savoir ce qu'est une femme, à moins que vous ayez transitionné également je me demande ce qui vous permet de le définir.
Je ne me sens aucune légitimité supérieure pour savoir ce qu'est une femme ; j'en reste à la définition, valable depuis des centaines de milliers d'années : la femelle adulte humaine.