— Tut, tut, tut, ne finis pas cette phrase !
— Et pourquoi donc ? Tu vas encore nous raconter que…
— Que quoi ? « Complotiste », c’est comme « extrême-droite », « antivax » ou « islamophobe », des mots baillons, des mots pour faire taire, pour censurer, pour éviter de réfléchir par soi-même…
— T’exagères…
— « T’exagères » aussi, même éteignoir.
— On ne peut plus rien te dire, alors ?
— Bien au contraire. J’accuse ces mots — et ceux qui les emploient — de vouloir faire taire, de refuser d’entendre et d’apprendre quoi que ce soit…
— Mais c’est peut-être pas le moment d’en parler, non ?
— Mais ça n’est « jamais » le moment, surtout ! Regarde l’Ukraine : en plus de deux ans : je n’ai presque jamais entendu de conversation entre des gens d’avis différent, à deux rares exceptions près.
— Et ?
— Et, mais tu connais ma position : les centaines de milliers de morts et de blessés ukrainiens et russes, les dizaines de millions de déplacés, n’ont même pas servi à ce que les pro-guerre apprennent quoique ce soit, mais ça n’est pas mon sujet.
— October surprise, alors.
— Oui, depuis des mois que je vois l’élection étasunienne comme un facteur important pour apaiser ou amplifier la guerre, il est à craindre que ceux qui craignent l’arrivée de Trump au pouvoir…
— Il faut le craindre, il est fou, non ?
— Si tu veux, mais ceux qui craignent son élection ont tout à perdre dans une paix en Ukraine, voire — soyons fous — au Proche-Orient. Et donc, il y a plusieurs manières de l’empêcher de gagner : 1. l’abattre judiciairement, ça ne semble pas avoir fonctionné. 2. l’abattre physiquement : deux, peut-être trois, tentatives échouées ces derniers temps, rapidement oubliées et étouffées. 3. Truquer les élections : ça semble avoir plutôt bien fonctionné en 2020, mais ça commence à se voir…
— Comment ça ?
— Quand on fait rentrer des millions d’étrangers illégaux et qu’on passe des lois pour qu’ils puissent voter sans avoir à montrer leur identité, on peut se sentir un peu méfiant. 4. Annuler les élections pour des raisons de sécurité : guerre, tremblement de terre massif, invasion d’extra-terrestre…
— Hein ?
— Pourquoi pas ? On est aux États-Unis, quand même, King size, quoi !
— Tu délires…
— Si tu veux, mais tout délire a sa logique : les boutefeux, en Ukraine, au Proche-Orient, ont tout intérêt à pousser à l'escalade maintenant, juste avant les élections US : le Président qui a perdu la tête, et sa Vice-présidente qui n’en a jamais eu, sont bien incapables de calmer le jeu et tout ce petit monde belliciste peut espérer que l’engrenage de la guerre soit suffisamment enclenché avant que Trump n’arrive au pouvoir, prisonnier du fait accompli.
— Parce que tu crois que Trump va faire la paix ?
— Au moins, lui, il mettra en avant les intérêts de son pays, c’est toujours plus constructif pour négocier, que de se précipiter dans l’idéologie mortifère de l’époque.
— Et ça serait quoi ta surprise ?
— On ne le saura que plus tard : attaque sous faux drapeau sur une centrale ukrainienne, accusant les Russes, ou l’escalade en cours autour d’Israël : Gaza, Liban, Iran ou catastrophe « naturelle », etc.
— Ou Martiens ! C’est joyeux…
— Non, mais on va être fixé rapidement.
October surprise
— Alors, October surprise ?
— October quoi ?
— October surprise, c’est l’idée, pas nouvelle, que le mois précédent l’élection aux États-Unis, un événement plus ou moins provoqué, vienne perturber le vote…
— Encore un truc de complo…