Nous avons eu une cérémonie qui, bien qu’encensée de façon quasi unanime par nos médias complaisants, et en dépit de prouesses techniques et logistiques extraordinaires avec des effets visuels exceptionnels bénéficiant d’un budget pharaonique, a été un fiasco lamentable, se réduisant à un enchainement de tableaux clichés passant en revue les poncifs usuels, avec pour seul génie artistique, la combinaison habituelle chez nos artistes commandités par l’état du mauvais gout le plus extrême et d’un lot de transgressions éculées, pour constituer finalement un piètre spectacle de potaches militants de bureau des élèves à la dérive, maltraitant le génie artistique et le bon gout français devant deux milliards de spectateurs abasourdis, heurtant les plus jeunes, canular grandiloquent, artificiel et creux de créatifs stériles et médiocres, disposant au travers de nos impôts de moyens illimités.
Faisons une petite évocation, que je concède à charge, des trois tableaux reprenant les figures imposées habituelles et qui ont fait le plus polémique.
Il y a d’abord celui, gore et métal, sur l’inévitable révolution française, se complaisant dans une vision hystérique, sanguinolente et censée être joyeuse des aspects les plus sombres et les plus violents de cette période.
Il y a ensuite celui qui se doit de ridiculiser notre armée, ici au travers d’une garde républicaine trémoussant du popotin derrière une artiste de variété « issue de la diversité » chantant « J’ai pas besoin de bad boys… Je suis pas ta catin… Tu voulais m’avoir... Tu finiras aux enfers ». Comprendra qui voudra.
Il y a enfin celui blessant plus d’un milliard de catholiques, dont je fais partie, et des centaines de milliers de prêtres partout dans le monde pour qui la liturgie de l’Eucharistie est le sommet de leur vie spirituelle. Ce tableau vivant de pauvres figurants égocentriques et ridicules paraissant sortir d’une parade de fête foraine du début du XXe siècle semble vouloir fusionner une parodie de la Cène de Léonard de Vinci, œuvre représentant le moment universellement connu de l’Évangile qui est le fondement de la foi catholique sur la communion avec une évocation du cannibalisme païen du festin des titans s’apprêtant à dévorer un Dionysos, gras et pitoyable dieu du vin.
Certains chrétiens pourraient être inquiets des conséquences spirituelles pour la France de cette nouvelle itération des dérisions infligées au Christ lors de sa passion qui, à la suite entre autres de l’incendie de Notre Dame, donne encore un coup de boutoir au rôle de fille ainée de l’Église de la France, partie intégrante de son histoire. Prions pour que la miséricorde du Seigneur fasse qu’elles appelleront seulement le pardon « Père, pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font » et qu’elles se limiteront au symbolique et humoristique déluge qui a lavé Paris pour l’occasion, inhabituel en ce mois de juillet et semble-t-il concentré en Europe sur le lieu du sacrilège.
Comme toujours, après avoir cherché avec une ingéniosité perverse — mais nul n’en doute, bien sûr — inconsciente, à pousser la caricature bête et méchante à son paroxysme, les auteurs et leurs soutiens se réfugient maintenant dans la combinaison contradictoire du déni, « ce n’est pas du tout ça, vous n’avez rien compris », du « pardon si je vous ai blessé, je n’ai pas voulu ça » et du « si on a même plus le droit à son petit blasphème rigolo ne prêtant pas à conséquence ».
Au-delà des prouesses techniques mises en œuvre déjà citées, les deux seules séquences qui sauvent cet immense raté navrant nous viennent de l’étranger avec Lady Gaga en ouverture ayant tenu à apprendre le texte français pour célébrer Paris et Céline Dion en final, malade mais chantant l’hymne à l’amour en direct et non en playback comme elle l’a précisé après. Les agents de ces deux stars doivent peut-être aujourd’hui, même s’ils peuvent se réjouir de l’audience de leurs prestations, avoir un doute quant au bénéfice d’avoir été associés à ce qui restera pour la postérité comme un des plus grands flops des Jeux Olympiques modernes, inversant jusqu’à leur devise, passant de « plus vite, plus haut, plus fort et ensemble » à « plus vite, plus bas, plus nul et divisés »
Reste la question de savoir si l’Élysée a subi ou avait validé à l’avance ce fiasco présidé par Monsieur Macron.
Si subi, ce que l’on a de la peine à croire, un directeur de cabinet devrait être viré pour n’avoir pas contrôlé le contenu, imposant par là à l’occupant du poste de la présidence de la république cette mascarade et Emmanuel Macron devrait au minimum s’excuser du dysfonctionnement.
Si validé, cela ne fera qu’un énième faux pas de plus à l’actif de l’homme qui nous tient lieu de président, nuisant encore et toujours au pays qu’il est censé servir.
Dans les deux cas, on peut comprendre, qu’effrayé par l’ampleur de cette bévue qui démarre un événement, si important pour lui semble-t-il qu’il méritait de remettre à plus tard la nomination du gouvernement de la septième puissance mondiale, le locataire de l’Élysée ait préféré tenter de se faire oublier en se réfugiant au fort de Brégançon.
Dominique P. Versailles
1 De Hratchik -
Bonsoir. Je n'ai ni regarder la cérémonie d'ouverture ni aucune des épreuves olympiques. Ces fameux jeux qui te paraissent si importants ou respectables sont déjà dévoyés par l'argent et n'ont plus rien à voir avec les valeurs fraternelles de M. Coubertin.
Finalement, encore une fois, on parle de la cérémonie d'ouverture pour occulter tout le reste. Toutes les manifestations sportives sont des machines à broyer les consciences et nourrissent toutes les pensées réactionnaires qui circulent dans nos sociétés. Alors pourquoi parler de la cérémonie seulement ?
2 De Tanguy V -
Bonjour Vincent,
Je me jette dans la polémique pour la première fois en commençant par préciser que j'ai visualisé la cérémonie d'ouverture en entier et pas seulement les 3 tableaux mentionnés (4 pour être exact) qui ont à mon goût un peu trop éclipsé la beauté et le grandiose de cette cérémonie. Même après avoir écouté les arguments de ses détracteurs, je reste convaincu que c'est bien la plus belle cérémonie d'ouverture des JO à laquelle j'ai pu assister et que j'en suis sorti fier d'être français.
Pourquoi cela ?
Regardons la cérémonie dans sa globalité. Je vais mettre les beaux tableaux d’un côté, les tableaux manquants d’un autre et enfin les tableaux ratés. Je n’en ai trouvé aucun de moche, nul et encore moins blasphématoire.
Pour ce qui est des beaux, en voici une liste non-exhaustive :
+ L’organisation de la cérémonie hors d’un stade, présentant Paris sous son mélancolique manteau de pluie. Donnant par la même occasion accès à celle-ci à un plus grand nombre, sans nécessité d’acheter des billets d’entrée.
+ Le mélange entre scène en direct et scènes filmées d’avance avec un raccord parfait en les deux. Une prouesse technique et scénaristique indéniable.
+ Un patriotisme incontestable (pont aux couleurs de la France, hymne chantée sur le toit du palais, hommages aux inventions et aux personnalités françaises, sublime tableau vivant de « la Liberté guidant le peuple », etc.) mais pour autant n’étant pas fermé à l’étranger avec la prestation exceptionnelle de Celine Dion comme dit dans la lettre.
+ La volonté de créer des passerelles entre des domaines séparés par des faussés. Dont le meilleur exemple est la garde républicaine chantant avec Aya Nakamura et celle-ci répondant par un respectueux salut militaire symbole de la France traditionnelle et patriotique capable de s’associer à la France d’internet plus jeune et à la culture moins reconnue et inversement. Ou bien ce breakdancer qui entame un chant lyrique.
+ La flamme olympique flottant dans les air, flamme la plus magnifique et la plus Française que l’on aurait su inventer.
+ L’absurde tableau de Philippe Catherine (à ne pas confondre à tort avec celui de la cène), mais cet avis est entièrement subjectif. Cela dit en passant, les paroles de son hymne à la paix sont magnifiques.
+ L’incroyable étalage du savoir-faire français, que ce soit l’artisanat (du cuir, du metal, de la pierre, etc.), les chorégraphies magistrales, la reconnaissance des arts numériques (jeux vidéo, animation) ou encore la mise en scène pyrotechnique avec le final lumineux de la tour Eiffel magnifié par la pluie.
+ La courbe de veillée respectée.
+ L’humoristique vol de la Joconde.
+ L’incroyable montage de l’historique des jeux olympiques.
+ La chevauché épique de ce mystérieux cavalier sur la Seine.
+ Le mix musical toute époques confondues.
+ Presque tous les costumes. (cf les tableaux ratés)
+ Le défilé des athlètes sur la Seine.
+ Le président qui n’a pas politisé la cérémonie avec un discours à rallonge.
Etc.
Maintenant passons aux tableaux manquants :
+ Il faut le dire, toute une part de l’histoire de France a été passée aux oubliettes et c’est dommage.
+ Certains fleurons de l’art ou de l’industrie française ont aussi été passés sous silence.
Mais il faut faire des choix et je respecte et comprends ceux qui ont été fait.
Finalement voici ma liste exhaustive des tableaux ratés :
+ Même s’il est visuellement réussi le tableau des tuileries est symboliquement raté.
+ La dernière scène du tableau du trouple n’était pas nécessaire, que ce soit un trouple ou un couple peu importe les films X n’y ont pas leur place. C’est dommage car j’ai trouvé le début remplie de poésie.
+ La combinaison tricolore ultra moulante dans le tableau du défilé qui est passée inaperçue mais qui a plus choqué mon esprit patriotique que l’inattendue mais merveilleuse performance de la garde républicaine.
En comptant les points tu te rendras compte pourquoi je vois en cette cérémonie une réussite dont seuls les Français sont capables et qui inspirera, à n’en pas douter, toutes les futures cérémonies d’ouverture.
Mais alors quid du tableau de la cène qui n’est dans aucune de mes catégories ?
Il n’est pour moi ni beau, ni raté et surtout pas blasphématoire. Car en y réfléchissant, où est le blasphème dans le geste d’amour du personnage central ? Où est le blasphème dans le fait d’actualiser les tenues vestimentaires des personnages du tableau à une époque contemporaine ? Peut-être le blasphème est-il dans l’identité des personnages représentant les disciples ? Si c’est ce qui te choque alors tu es comme les pharisiens choqués de voir Jésus de manger avec des collecteurs d’impôts et des prostituées car tu t’arrêtes aux apparences sans regarder le cœur. Au contraire je trouve que cette représentation est comparable au tableau de De Vinci car celui-ci fait de même. Il change le décor, il change les vêtements et habille ses personnages à la manière d’une minorité (les nobles à l’époque). Et je suis d’accord avec l’auteur de la lettre quand il décrit ces personnages « de pauvres figurants égocentriques et ridicules ». N’est-ce pas là une parfaite définition des disciples de Jésus au moment de la cène ? Ne sont-ils pas pauvre d’amour envers Jésus ? Ne sont-ils pas égocentriques d’affirmer qu’ils ne le renieront jamais ? Et ne sont-ils pas ridicules de croire que cet homme en face d’eux vient de transformer du pain en sa propre chaire et du vin en son propre sang ? Le seul mot qui n’est pas juste est celui-ci de « figurants » car si les disciples se pensent figurants de cette cène, Dieu leur donne et nous donne à chacun la première place auprès du Christ.
C’est ainsi que j’ai été plus blessé par des catholiques orgueilleux déclamant des propos homophobes que par ce tableau qui, loin de se moquer du Christ, le dévoile à ceux qui croient le connaître.
Au vu de l’ensemble de la cérémonie, qui est à mes yeux un condensé de respect, d’union et de paix, j’ai peine à croire que les organisateurs soient de mauvaise foi lorsqu’ils affirment ne pas avoir voulu blesser les Chrétiens et je les crois.
Je finirai par demander pardon à toutes les personnes qui ont été blessées par les réactions qu’ont pu avoir les Chrétiens suite à cette cérémonie.
Je serai ravi d’en parler avec toi,
Tanguy