« Un piètre spectacle de potaches militants de bureau des élèves à la dérive »

Nous pouvions espérer une féérie qui magnifie le savoir-faire historique français du luxe et de la fête et mette le merveilleux au service de la célébration de la noblesse et de la fraternité du sport que doivent être les jeux olympiques remis à l’honneur par le français Pierre de Coubertin à la toute fin du XIXe.

Cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques 2024

Nous avons eu une cérémonie qui, bien qu’encensée de façon quasi unanime par nos médias complaisants, et en dépit de prouesses techniques et logistiques extraordinaires avec des effets visuels exceptionnels bénéficiant d’un budget pharaonique, a été un fiasco lamentable, se réduisant à un enchainement de tableaux clichés passant en revue les poncifs usuels, avec pour seul génie artistique, la combinaison habituelle chez nos artistes commandités par l’état du mauvais gout le plus extrême et d’un lot de transgressions éculées, pour constituer finalement un piètre spectacle de potaches militants de bureau des élèves à la dérive, maltraitant le génie artistique et le bon gout français devant deux milliards de spectateurs abasourdis, heurtant les plus jeunes, canular grandiloquent, artificiel et creux de créatifs stériles et médiocres, disposant au travers de nos impôts de moyens illimités.

Faisons une petite évocation, que je concède à charge, des trois tableaux reprenant les figures imposées habituelles et qui ont fait le plus polémique.

Il y a d’abord celui, gore et métal, sur l’inévitable révolution française, se complaisant dans une vision hystérique, sanguinolente et censée être joyeuse des aspects les plus sombres et les plus violents de cette période.

Il y a ensuite celui qui se doit de ridiculiser notre armée, ici au travers d’une garde républicaine trémoussant du popotin derrière une artiste de variété « issue de la diversité » chantant « J’ai pas besoin de bad boys… Je suis pas ta catin… Tu voulais m’avoir... Tu finiras aux enfers ». Comprendra qui voudra.

Il y a enfin celui blessant plus d’un milliard de catholiques, dont je fais partie, et des centaines de milliers de prêtres partout dans le monde pour qui la liturgie de l’Eucharistie est le sommet de leur vie spirituelle. Ce tableau vivant de pauvres figurants égocentriques et ridicules paraissant sortir d’une parade de fête foraine du début du XXe siècle semble vouloir fusionner une parodie de la Cène de Léonard de Vinci, œuvre représentant le moment universellement connu de l’Évangile qui est le fondement de la foi catholique sur la communion avec une évocation du cannibalisme païen du festin des titans s’apprêtant à dévorer un Dionysos, gras et pitoyable dieu du vin.

Certains chrétiens pourraient être inquiets des conséquences spirituelles pour la France de cette nouvelle itération des dérisions infligées au Christ lors de sa passion qui, à la suite entre autres de l’incendie de Notre Dame, donne encore un coup de boutoir au rôle de fille ainée de l’Église de la France, partie intégrante de son histoire. Prions pour que la miséricorde du Seigneur fasse qu’elles appelleront seulement le pardon « Père, pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font » et qu’elles se limiteront au symbolique et humoristique déluge qui a lavé Paris pour l’occasion, inhabituel en ce mois de juillet et semble-t-il concentré en Europe sur le lieu du sacrilège.

Comme toujours, après avoir cherché avec une ingéniosité perverse — mais nul n’en doute, bien sûr — inconsciente, à pousser la caricature bête et méchante à son paroxysme, les auteurs et leurs soutiens se réfugient maintenant dans la combinaison contradictoire du déni, « ce n’est pas du tout ça, vous n’avez rien compris », du « pardon si je vous ai blessé, je n’ai pas voulu ça » et du « si on a même plus le droit à son petit blasphème rigolo ne prêtant pas à conséquence ».

Au-delà des prouesses techniques mises en œuvre déjà citées, les deux seules séquences qui sauvent cet immense raté navrant nous viennent de l’étranger avec Lady Gaga en ouverture ayant tenu à apprendre le texte français pour célébrer Paris et Céline Dion en final, malade mais chantant l’hymne à l’amour en direct et non en playback comme elle l’a précisé après. Les agents de ces deux stars doivent peut-être aujourd’hui, même s’ils peuvent se réjouir de l’audience de leurs prestations, avoir un doute quant au bénéfice d’avoir été associés à ce qui restera pour la postérité comme un des plus grands flops des Jeux Olympiques modernes, inversant jusqu’à leur devise, passant de « plus vite, plus haut, plus fort et ensemble » à « plus vite, plus bas, plus nul et divisés »

Reste la question de savoir si l’Élysée a subi ou avait validé à l’avance ce fiasco présidé par Monsieur Macron.

Si subi, ce que l’on a de la peine à croire, un directeur de cabinet devrait être viré pour n’avoir pas contrôlé le contenu, imposant par là à l’occupant du poste de la présidence de la république cette mascarade et Emmanuel Macron devrait au minimum s’excuser du dysfonctionnement.

Si validé, cela ne fera qu’un énième faux pas de plus à l’actif de l’homme qui nous tient lieu de président, nuisant encore et toujours au pays qu’il est censé servir.

Dans les deux cas, on peut comprendre, qu’effrayé par l’ampleur de cette bévue qui démarre un événement, si important pour lui semble-t-il qu’il méritait de remettre à plus tard la nomination du gouvernement de la septième puissance mondiale, le locataire de l’Élysée ait préféré tenter de se faire oublier en se réfugiant au fort de Brégançon.

Dominique P. Versailles

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