La généalogie : les découvertes (II)

Cette promenade dans les siècles jalonnées de vies passées mais réelles font apparaître un paysage rempli de découvertes et de surprises. En voici quelques unes en vrac, en me gardant pour plus tard deux importantes que j’ai faites à l’heure où j’écris :

  • La persistance sur un même territoire de nombreuses générations : on naît, on se marie et on meurt dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres. Par exemple, de temps en temps, un des fils JEANNOT remonte un peu plus au nord dans la Nièvre et son propre fils fait de même au retour de la guerre du Tonkin et s’installe l’année de sa mort et de la naissance de son propre dernier fils — mon grand-père Pierre — à Asquins, où vis ma mère désormais.
  • En gros mes quatre grand-parents sont les ambassadeurs de quatre régions bien marquées :
    • Paul FRANÇOIS : les Ardennes autour de Charleville
    • Camille BACART : le Jura et la Marne, près de Reims
    • Pierre JEANNOT : la Nièvre
    • Yvonne HESSE : la Moselle autour de Metz.
  • La persistance des prénoms dans les familles : les Jeanne, les Marie, les Marguerite sont légion, suivies des Catherine, Anne et Françoise. Chez les hommes, Jean trône, loin devant Pierre, Nicolas, Jacques et François. Et le fils porte le prénom du père ou du grand-père, en alternant ; et deux sœurs portent le même prénom, notamment quand la première est partie trop tôt.
  • Les prénoms oubliés : quand verrons-nous revenir des petits filles appelées Barbe, Léonarde, Poncette, Philiberte, Émilande, Alexisse, Mangeon, Thomasse, Barthélémine, Berthe, Blaisette, Dimanche, Cunégonde ? Et les petits gars, Ruffin, Demange, Dimanche, Egidius, Lazare, Médard ?
  • Les racines franco-françaises : sur plus de 1 600 personnes, 3 sont nées hors de France : une au Luxembourg jouxtant la Moselle, une en Floride quand sa mère vivait en Haïti, et ma troisième fille, Marion, née à Montréal juste après notre arrivée. Même la branche d’Ardennais qui viennent de villages aujourd’hui en Belgique, étaient en France avant que le Traité de Paris à la chute de l’Empire ne nous les enlève !
  • Comme ces Ardennais qui n’ont pas traversé la frontière mais que la frontière a traversés, ma famille de Moselle a été allemande entre 1871 et 1919 et l’état-civil autant que la toponymie, les prénoms des individus et la langue de leurs courriers s’en ressentent : ce Louis et ce Ludwig sont-ils vraiment la même personne ? Konstanz répond en allemand à Viktoria ce que Victoire a demandé à Constant en français.
  • La Grande Guerre semble n’avoir envoyé au front que trois hommes : un Mosellan, Konstanz, donc dans l’armée allemande, mort du typhus sur le front de l’Est, en captivité ; deux Paul, futurs beau-fils et beau-père, dans l’armée française, un tard mobilisé et un blessé. Je raconterai un jour ce qu’en disent les cartes postales de l’époque.
  • Autre surprise, les rencontres, celles des vivants : Publier son arbre en ligne, c’est rencontrer d’autres généalogistes, bien vivants, et qui y raccrochent leur propres souvenirs d’enfance : « bonjour, je me souviens très bien des après-midi passés chez vos grand-parents. Pouvez-vous transmettre à votre mère ou vos tantes mes coordonnées ? » et des retrouvailles se tissent ainsi après soixante ans d’absence.

La généalogie : un nouveau monde, ancien (I)

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