L'eau ne bouge plus en surface, attendant tranquille d'être saisie par la glace, si ce n'est déjà accompli subrepticement à certaines heures de la nuit quand le vent s'y met. Éclairage déjà rasant sur la rive sud soulignant par touches de blanc les bâtiments au milieu du fauve des feuilles.
Voici le pont Laporte qui se découvre à bâbord et à contre-jour. Le soleil passera dans les heures qui viennent de l'autre côté où il restera longtemps à nous éblouir pour se coucher finalement à notre arrivée à Montréal.
Dans l'autre Soleil, le journal, on apprenait ce matin les déficiences du pont : jointures et rouille dans les caissons creux du tablier. On va voir tout de suite si ça passe...
...
Ça passe, une fois de plus.
Voilà pour les yeux. Dans les oreilles, Éros et Agapé et la découverte de la question de l'acédie des pères de l'Église – un sujet assez pointu, pour les initiés – et le relookage des chercheurs d'emploi en France. Dans les pattes, l'initiation de quinze personnes de plus en accessibilité lors d'un aller-retour éclair pour donner cette formation au pied levé.
Dans la tête, un autre, grand, voyage avec Jorge Semprun et la rencontre helvétique de Corto Maltese et Hermann Hesse...
Dans le viseur, quelques projets urgents à finir, deux dossiers à compléter pour une subvention. On continue après une semaine de grippe carabinée, un moral à l'étiage, un aller-retour pour remettre le pied à l'étrier, avec ceux qui y croient et qui avancent.
2 novembre 2011