Continuant mes recherches à travers le Jura, je tombe sur un chevalier, seigneur de Gonsans, dans le Doubs. Je tire un peu le fil et remonte la famille JOUFFROY-GONSANS qui apparaît descendre par les BALMONT-MONTAIGU, des ducs de Bourgogne, les premiers, de l’époque où le duché de Bourgogne était un apanage donné aux fils du roi… Le roi en question, c’est Robert II le Pieux, fils et successeur d’Hugues Capet, roi des Francs et fondateur de la dynastie des Capétiens au Xe siècle !
Jolie prise, qui ne s’arrête pas là : Hugues Capet descend, à la fois directement et par sa femme Adélaïde de Poitiers, de Charlemagne, Empereur d’Occident en 800 et donc de son grand-père Charles Martel.
Je trouve donc la chaîne de pères et de mères qui nous lie sur 52 générations, Charles MARTEL et moi. Et encore, je n’ai pas eu le temps d’explorer tout le buisson qui semble partir dans d’autres directions, par exemple jusqu'au Ve siècle, jusqu’à des Vikings comme Yngve le Puissant de Suède, à 52 générations plus haut aussi, en passant par un autre Empereur d’Occident, Charles II le Chauve, en 875 !
Reste à vérifier si l’articulation entre les paysans qui forment les dix dernières générations de ma famille jurassienne et cette filiation noble est avérée. Pour l’instant je me base sur les travaux d’autres généalogistes amateurs, sans avoir vérifié ni l’existence de source à chaque étape, ni leur véracité.
Quelques jours après, c’est une autre branche qui me plonge dans des époques très éloignées, puisque depuis ma famille bourguignonne cette fois, du côté de mon grand-père maternel, je remonte désormais au premier des BOURBONS au IXe siècle !
Autant il est difficile de remonter au-delà du XVIe siècle pour la population en général, autant les sources et les documents pullulent sur plus de dix siècles supplémentaires pour les nobles, et le vertige qui me prend à cette balade multi-dimensionnelle dans le temps se double du plaisir de l'accomplir avec mes lectures historiques en tête.
J’y retourne, j’ai trouvé une branche qui me relie à Pépin II de Herstal, qui est le père, dans un second mariage, de Charles Martel, encore.
Depuis, j’ai identifié ainsi de nombreux fils qui me lient à Charlemagne ou d’autres illustres personnages. Le roi de France le plus direct dont je descends, 25 générations plus tard, est ainsi désormais Philippe II Auguste (1165-1223) par sa fille Jeanne.
Cependant, il n’y aucune gloire à tout cela, non seulement parce que je n’y suis pour rien mais surtout parce que si je suis descendant de Charlemagne, en fait, tous les Européens le sont au mème titre. Non pas que lui-même ait eu une particulièrement grande descendance, mais nous sommes tous descendants de Charlemagne au même titre que nous sommes tous descendants de tous les gens qui ont vécu à son époque.
Ça se prouve assez simplement en terme de probabilité : à 10 générations au-dessus de soi, il y a 1 000 ascendants (1024 exactement). Donc à 20 générations, chacun de ces 1 000 a lui-même 1 000 ascendants, donc ça fait 1 000 000. À 30 générations, un milliard et à 40 générations, 1 000 milliards. Pour une population européenne de l’époque estimée à quelques dizaines de millions, ça fait beaucoup trop de postes d’ancêtre théorique pour trop peu de candidats. Ce qui fait que la probabilité que Charlemagne — ou tout autre individu de cet époque — N'AIT PAS occupé une des es places est très très faible et donc, pour autant qu’il n’y ait pas eu d’interruption, on en descend tous. Bienvenue, cousins et cousines !