En juin j’ai passé presque quotidiennement saluer, visiter, écouter, respirer la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay, du 12e siècle, chargée elle aussi d’histoire, de temps long, de grandeur et de déclin, voire de résurrection, de symbolique, et d’évocations ésotériques… Sa crypte n'est pas seulement un lieu de méditation frais par ces temps de canicule, mais est chargée de symboles secrets. Quand j’étais enfant, elle représentait surtout l’église où nous allions à la messe mais je me souviens avoir eu l'occasion d’en visiter le haut de la tour St-Michel de la façade avec mes cousins, ce qui ne se fait plus maintenant pour des questions de sécurité.
Vendredi dernier, j’ai eu l’insigne honneur d’être présenté à la cathédrale St-Étienne de Metz, plus « récente », puisque construite entre les 13e et 16e siècles... Magnifique aussi, la hauteur de la voute de la nef coupe le souffle dés l’entrée et les milliers de mètres-carrés de vitraux qui l’illuminent sont magnifiques.
Quelle chance que notre civilisation ait su inspirer, bâtir, entretenir, conserver, et continuer à rendre vivants ces vaisseaux de pierre. Au-delà de leur portée religieuse, elles témoignent d’un génie, d’une capacité à s’arracher à la pesanteur de la matière qui peuvent encore nous parler pour interroger le moment présent mais aussi pour nous rappeler de nous inscrire dans ce temps long. Si nous savons voir loin dans notre passé, nous saurons nous projeter dans notre avenir, même très compromis.