Reflets à 45° nord - Mot-clé - QuébecInstantanés, écrits, dessinés ou peints, pour créer, ramasser, voire partager ces reflets comme les pièces d'un puzzle qui dessine l'envie.2024-03-17T19:32:23+00:00Vincent Françoisurn:md5:2c2e9fac0308d7832e37bebbd9bebe31DotclearBottesurn:md5:3861bb34456d0afba7235195d2ef61322023-08-27T04:49:00-04:002023-08-27T04:51:12-04:00Vincent FrançoisAquarelleAquarelleBeautéEncrePeins !Québec<p><a href="http://45nord.net/public/Aquarelles/2023/230813_Bottes.jpeg" title="Jeune femme à bottes."><img src="http://45nord.net/public/Aquarelles/2023/.230813_Bottes_m.jpg" alt="Jeune femme à bottes." style="display:table; margin:0 auto;" title="Jeune femme à bottes., août 2023" /></a></p> <p>Jeune femme bien dans ses bottes.<br /> Aquarelle & Encre, 15 x 20 cm</p>http://45nord.net/index.php?post/20230827-Bottes#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/472Hommage à Bill Sienkewiczurn:md5:755ad05407c1289874cb3fdee6936c252023-08-16T05:04:00-04:002023-08-16T05:04:14-04:00Vincent FrançoisEncreArtBeautéEncreQuébec<p><a href="http://45nord.net/public/Encre/2023/230804_Hommage_a__Bill_Sienkewicz.jpeg" title="Portrait de femme."><img src="http://45nord.net/public/Encre/2023/.230804_Hommage_a__Bill_Sienkewicz_m.jpg" alt="Portrait de femme." style="display:table; margin:0 auto;" title="Portrait de femme., août 2023" /></a></p> <p>Hommage à Bill Sienkewicz : Elektra, dessinée dans une chambre d'hôtel.<br /> Encre, 10 x 15 cm</p>http://45nord.net/index.php?post/20230816-Hommage-%C3%A0-Bill-Sienkewicz#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/458Framptonurn:md5:225c014d6d0e0d6f5db9669b9a3efad92023-08-08T13:23:00-04:002023-08-08T13:23:43-04:00Vincent FrançoisAquarelleAmitiéAquarelleArchitecturePeins !Québec<p><a href="http://45nord.net/public/Aquarelles/2023/230801_Frampton.jpg" title="Maison de Beauce."><img src="http://45nord.net/public/Aquarelles/2023/.230801_Frampton_m.jpg" alt="Maison de Beauce." style="display:table; margin:0 auto;" title="Maison de Beauce., août 2023" /></a></p> <p>Un dernier regard sur le Québec, en Beauce, loin de Montréal, avant mon départ de 2021. Salutations et cadeau à André et Jocelyne pour les années de militantisme.<br /> Aquarelle, 30 x 21 cm</p>http://45nord.net/index.php?post/20230808-Frampton#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/451D'argent à la croix de gueules [4]urn:md5:914dd82fda7e78fe799213c7e9157c562022-11-13T16:32:00-05:002022-11-13T17:39:15-05:00Vincent FrançoisDialoguesCalviCanadaCultureDialogueEuropeFranceGuerreGénéalogieHistoireHéraldiqueItalieMerMontréalQuébecTempsÉcris !<p>On m’a vue depuis bien longtemps<br />
Partout,<br />
Sur plusieurs continents,<br />
À plusieurs époques.<br />
Et ceux qui me voient aujourd’hui ne savent pas d’où je viens.<br />
Et pourtant ils m’accompagnent tous les jours<br />
Sans se douter,<br />
Sans savoir,<br />
Sans connaître,<br />
Sans vouloir connaître.<br />
<a href="http://45nord.net/public/Regards/Dialogues/04-Croix_de_Saint_Georges.png" title="Croix de Saint-Georges"><img src="http://45nord.net/public/Regards/Dialogues/04-Croix_de_Saint_Georges.png" alt="Croix de Saint-Georges" style="display:table; margin:0 auto;" title="Croix de Saint-Georges, nov. 2022" /></a></p> <p>On m’a vue à Gênes,<br />
Avant l’Italie,<br />
Mais je n’en suis pas nécessairement originaire. <br />
Des Byzantins venus nous protéger des pirates <br />
De l’autre côté de la Méditerranée ont sans doute commencé cette histoire<br />
Il y a longtemps,<br />
Du temps des Byzantins,<br />
Du temps de leurs processions,<br />
Il y a plus de treize siècles.<br />
Déjà.<br /></p>
<p>J’ai connu alors mes premières heures de gloire.<br />
Ma seule présence chassait l’ennemi, dispersait le danger, annonçait le succès<br />
Sur des mers dangereuses.<br />
Richard Cœur de Lion lui-même m’a fait demander<br />
Pour l’emporter aux croisades qui lui furent si funestes,<br />
Et m’a fait régner sur d’autres mers.<br /></p>
<p>J’étais Gênes, <br />
J’étais là où Gênes était, comme à Vintimille, à Savone...<br />
Mais déjà je débordais.<br />
J’étais avec les Normands reconquérant la Sicile.<br />
J’étais avec l’Aragon à Alcoraz en 1096 dans sa Reconquista,<br />
Où je règne toujours sur les provinces d'Huesca, Saragosse et Teruel.<br />
Et même à Barcelone.<br />
J’ai retraversé l’Empire Byzantin lors de la première croisade en 1097<br />
Je vainquais à Antioche,<br />
Je flamboyais aux croisades.<br /></p>
<p>Dés le XIIIe siècle, j’étais anglaise<br />
Avec Édouard Ier <br />
Contre la Pays de Galles,<br />
Contre l’Écosse,<br />
Contre la France durant la guerre de Cent Ans<br /></p>
<p>J’ai aussi migré en Géorgie,<br />
Son nom ne saurait mentir,<br />
Adoptée par le roi Vakhtang Ier, dit <em>Gorgassali</em><br />
« Tête de loup ».<br />
Les Perses m’étouffèrent,<br />
Puis les Mongols,<br />
Mais je suis revenue<br />
Nimbée de l’aura croisée.<br /></p>
<p>L’Italie du Nord est avec moi<br />
Et la Sardaigne aux têtes de Maure,<br />
Par l’Aragon.<br />
Même les Allemands<br />
De Coblence, de Rhénanie-Palatinat, par l’Archevêché et l'Électorat de Trèves,<br />
De Freiburg im Breisgau, par les Habsbourg…<br />
Et l’Angleterre,<br />
Et Londres, Lincoln, York.<br /></p>
<p>C’est cette même Angleterre<br />
Qui m’a fait aller toujours plus loin<br />
Dans les terres australes à Melbourne et Perth,<br />
Dans le Canada de l’Ontario, du Manitoba, de l’Alberta et du Yukon,<br />
Et même au cœur du Québec<br />
À Montréal.<br /></p>
<p>Et me voici à Montréal donc. <br />
Et me voici tout autant à Calvi,<br />
« <em>Civitas Calvi Semper Fidelis</em> » <br />
Attachée à nouveau à Gênes<br /></p>
<p><em>D'argent à la croix de gueules</em>,<br />
<em>Vexillum beati Georgii</em>,<br />
Je suis sur tous ces drapeaux. <br />
Je suis la Croix de Saint-Georges. <br /></p>http://45nord.net/index.php?post/20221113-D-argent-a-la-croix-de-gueules#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/346Deux Vincent vertsurn:md5:24bd5acd817e52f380ef9928a09ce8192022-05-17T11:45:00-04:002022-05-22T09:11:30-04:00Vincent FrançoisPersonnelAfriqueAmitiéCanadaEnfantsEnvironnementIndépendanceMontréalQuébecSouvenirsTempsÉcris !<p>— C’est toi qui rapportais du sirop d’érable ? Notre mère nous en donnait à la cuiller quand nous avions mal à la gorge, alors… nous avions souvent mal à la gorge !</p>
<p>Me rappela-t-elle ceci assise dans l’herbe pendant que je peignais ou sur le stationnement au moment du départ ?</p>
<p><img src="http://45nord.net/public/Personnel/.Capture_d_e_cran__le_2022-05-17_a__19.23.01_m.png" alt="Sirop d'érable" style="display:table; margin:0 auto;" title="Sirop d'érable, mai 2022" /></p> <p>Resurgit alors le souvenir de mes visites à la famille, il y une vingtaine d'années : Sylvie, Vincent et les enfants, Coviel, Camille et Dorine, tout petits… Je revois comment la mère transmettait à ses enfants son plaisir de voir arriver ce sirop qui sortait de mes bagages et mesure aujourd’hui, comme elle avait réussi.</p>
<p>— Vous étiez à Clamart à l’époque, je m’en souviens très bien.</p>
<p>Les souvenirs se reconstruisent, un à un : le quartier, la maison, le jardin, la salle à manger et la cuisine. Je me souviens aussi très bien de nos discussions politiques avec Vincent. D’un côté ce premier Vincent, qui militait déjà chez les Verts et de l’autre, le second Vincent, avec Dominique et d'autres, qui le taquinait. De vive voix lors des réunions de famille, ou par courriel, moyen technique qui naissait alors. Discussions passionnées ou stériles, gauche-droite essentiellement, mais qui ne nous n’empêchaient pas de nous retrouver tous, sur place, dans notre engagement collectif pour la construction des écoles primaires au Burkina Faso.</p>
<p>Un jour, à bout d’argument contre ces têtes dures, ce premier Vincent avait lâché par courriel au second quelque chose comme « je ne comprends pas que des types intelligents comme vous puissiez ne pas comprendre cela… ». Je ne me souviens plus du tout du sujet de la conversation mais je me souviens très bien m’être dit alors qu’il y avait possiblement quelque chose qui m’échappait, à côté de quoi je passais, aveuglé par la controverse. Autrement dit, le désespoir que trahissait ce coup de pied au cul méritait que je pense à l’extérieur de la boîte.</p>
<p>Nous étions alors fin 2000, j’immigrais au Québec avec ma propre famille depuis un an. Les élections fédérales s’affichaient dans Montréal et alors que je sortais prendre une pause avec des collègues, j’avisais une pancarte électorale du parti vert fédéral : « Ils vous promettent la lune, nous vous promettons la terre ». Joli slogan qui me décida à les appeler pour savoir s’il y a avait une réunion publique dans ma circonscription, piqué par la curiosité et avec l'intention de raconter au premier Vincent à quoi ses copains écolos ressemblaient outre-Atlantique.</p>
<p>— Vous êtes candidat ? <br />
Déjà à l'époque les Verts canadiens recrutaient avec légèreté et dans l’urgence. Je n’étais même pas électeur, alors…</p>
<p>— Non, pas du tout. <br />
— Alors, il n’y a rien de prévu d’ici les élections...</p>
<p>Ce n’est donc qu’après ces élections de mi-décembre 2000, que ces Verts canadiens du Québec se sont regroupés pour un<em> post mortem</em> dans un café alternatif très sympathique de Montréal, le Ludik, pour parler de la suite à donner au mouvement. J’y suis allé « pour voir », « pour un ami ». Une fois sur place, pour justifier d’oser poser des questions, j’ai pris des notes, puis les ai rédigées comme compte-rendu officiel. La question du moment, que le nouvel immigrant européen que j’étais ne saisissait qu’à moitié était de décider si les verts québécois allaient créer une instance québécoise du Parti vert du Canada fédéral ou créer un parti vert provincial pour les élections québécoises... Lecteurs européens, ça vous mêle aussi ? Vous saisissez donc bien mon état d’esprit du moment...</p>
<p>J’en suis ressorti avec la conviction que je pouvais certainement donner un coup de main à tous ces gens de bonne volonté qui voulaient faire de la « politique autrement » — oui, on clamait ça déjà à l’époque, et sans doute avant aussi ! Comme mon compte-rendu avait été apprécié, j’ai rédigé celui de la rencontre suivante de janvier 2001. On y a formé des comités, dont un, exécutif, chargé de la création du Parti vert du Québec. J’ai senti qu’il pouvait être une bonne idée d’en être pour la suite. À la troisième réunion, nous nous sommes répartis les rôles : avec mes deux compte-rendus, j’ai été étiqueté secrétaire de l’exécutif du Parti vert du Québec, poste que j’ai occupé cinq ans, au cœur des élections partielles et générales, et malheureusement aussi de toutes les chicanes que même un parti microscopique peut susciter en son sein…</p>
<p>Le premier Vincent avait inoculé au second un virus écologique qui l’a poussé ensuite à militer dans divers organismes, regroupements, engagements contre les ports méthaniers, les gaz de schiste, pour l’indépendance et la transition énergétiques jusqu’à devenir l’éphémère conseiller politique d’un ministre de l’environnement qu’il avait rencontré lors de ses premières réunions de décembre 2000 et qu’il avait suivi pendant toutes ces années.</p>
<p><img src="http://45nord.net/public/Personnel/.pvq_tam_tam_2_m.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<p>Quand le fil des souvenirs croise celui des transmissions, quand le souvenir sucré revient sous forme d’engagements de décennies...</p>
<p><em>Première photo :</em></p>
<ul>
<li><em>Haut : Daniel Breton, Jessica Gal, Richard Savignac, Philippe Morlighem et sa fille, ?</em></li>
<li><em>Bas : Zoé, Vincent et Margot François.</em></li>
</ul>http://45nord.net/index.php?post/20220517-Deux-Vincent-verts#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/220Humour au bord de l'eauurn:md5:0640ba27d83d8c322d14974b4df8b4132022-01-26T06:00:00-05:002022-01-26T07:00:20-05:00Vincent FrançoisAquarelleAquarelleBeautéImpressionMerPeins !QuébecRéseaux sociauxSilence<p><a href="http://45nord.net/public/Aquarelles/2022/220124_Isabelle.jpg" title="Humour au bord de l'eau"><img src="http://45nord.net/public/Aquarelles/2022/220124_Isabelle.jpg" alt="Humour au bord de l'eau" style="display:table; margin:0 auto;" title="Humour au bord de l'eau, janv. 2022" /></a></p> <p>Aquarelle, 20 x 10 cm</p>http://45nord.net/index.php?post/20220125-Humour-au-bord-de-l-eau#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/181Amis du futur, j'ai vu...urn:md5:40ed370f87fc0813947e8c39c558bdfc2022-01-15T09:36:00-05:002022-02-01T15:57:09-05:00Vincent FrançoisCovide ton cœurAmitiéBeautéConfinementCovid19EnfantsFranceHistoireImpressionMortQuébecRéseaux sociauxSantéTempsÉcris !<p>Amis du futur,</p>
<p>Je me permets de vous déranger pour vous parler depuis le début de l'année 2022.</p>
<p>J’ignore où vous en êtes. Peut-être la laideur que nous voyons aujourd’hui se dessiner l’a emporté et vous « vivez » donc hors-sol, vos corps enfermés, vos identités et votre personne entièrement numérisés, au travers de plateformes numériques privées.</p>
<p>Ou peut-être avons-nous finalement renvoyé dans les poubelles de l'Histoire les projets fous de passe, d’obligation vaccinale répétée, en constatant leur manque d’adéquation avec la réalité sanitaire, avec les principes sur lesquels nous avions bâtis le Monde d’Avant, imparfait, mais vivable, et surtout avec un rapport réel au fait d’être vivant, en corps autant qu’en esprit et en âme.</p>
<p>Quoiqu’il en soit. je voudrais simplement ici témoigner de ce qui se passe sous mes yeux d’homme né au siècle précédent, pourtant réputé difficile, et qui est assez horrifié par ce qu’il voit.</p>
<p>Ainsi, j’ai vu…</p>
<p><img src="http://45nord.net/public/Covid_ton_coeur/jaivu.png" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p> <h3>DES MESURES</h3>
<p>J’ai vu et vécu au Québec pendant des mois l’interdiction de rentrer dans des cafés, des restaurants, à la piscine, au sport, au cinéma et même au jardin botanique de Montréal, en extérieur.</p>
<p>J’ai vu qu’au bout de quatre mois où tous ces lieux n’étaient plus fréquentés que par des gens « complètement vaccinés », le pouvoir les fermait en accusant ceux qui ne les fréquentaient plus d’y apporter un virus.</p>
<p>J’ai vu en France qu’il fallait être recevoir des injections pour s’enfermer dans un train TGV qui ne roule que 2 heures, mais pas pour s’enfermer dans un TER qui, sur le même trajet, met 5 heures.</p>
<p>J’ai vu que tout ce qu’on disait sur les déboires de l’hôpital, la surcharge, la fatigue du personnel, le manque de moyens, était exactement le même propos que lors des années d’Avant, depuis deux décennies au moins, à la seule différence que maintenant, c’était la faute aux non-vaccinés.</p>
<p>J’ai vu s’installer un passe dit « sanitaire » puis « vaccinal » puis d’apartheid, avec des machines développées pour en forcer l’usage à l’entrée de nos lieux de nos vies communes, alors qu’il n'était initialement pas question de passe, puis pas question qu’il s’étende au-delà du 15 novembre 2021, puis de juillet 2022, puis pas question qu’on lui fixe même une limite ni dans le temps, ni même en fonction des objectifs atteints et qu’il était supposé permettre d’atteindre.</p>
<p>J’ai vu qu’il fallait être injecté pour s'assoir prendre un café sur une terrasse en plein air, mais pas pour se serrer dans le métro.</p>
<p>J’ai vu qu’il était déconseillé puis interdit de porter un masque, puis que c’était obligatoire en intérieur, puis obligatoire en extérieur, puis non obligatoire en extérieur.</p>
<p>J’ai vu en France et au Canada qu’on fixait un bracelet ou qu'on collait une étiquette jaune aux passagers vaccinés avant de monter dans les trains.</p>
<p>J’ai vu que je ne pourrais plus accompagner un mourant mais que je pouvais encore donner mon sang.</p>
<h3>DE LA PAROLE PUBLIQUE</h3>
<p>J’ai vu des personnages publics souhaiter qu’on enferme et qu’on affame les non-vaccinés en leur interdisant l’accès aux magasins d’alimentation.</p>
<p>J’ai vu le Président de la République française en janvier 2022 faire écrire qu’il souhaitait « emmerder les non-vaccinés » et qu’il ne les considérait plus comme des « citoyens », tandis qu’il n’imaginait pas, cinq ans avant, déconsidérer de la même manière des terroristes islamistes.</p>
<p>J’avais vu le même marteler sans rire le 24 novembre 2020 : « Je veux être clair : je ne rendrai pas la vaccination obligatoire ».</p>
<p>J’ai vu les réseaux sociaux, jadis garants d’une libre expression, nouvelle et bienvenue, censurer ou corriger les propos qui ne leur convenaient pas, unilatéralement et sans jugement, tandis qu’ils mettaient tous leurs moyens techniques à disposition des groupes djihadistes ou aux Talibans afghans.</p>
<p>J’ai vu le ministre de la justice en France refuser la vaccination obligatoire des prisonniers au motif qu'ils n’étaient « pas des cobayes ».</p>
<p>J’ai vu le ministre de la santé du même gouvernement s’enorgueillir d’une « obligation déguisée » de vaccination envers toute sa population, pourtant encore libre.</p>
<p>J’ai vu la parole publique tellement dévaluée qu’elle nous forçait à être assis et non debout pour boire un café.</p>
<p>J’ai vu un gouvernement qui criait à sa population : « assis ! »</p>
<p>J’ai vu la population s’assoir.</p>
<h3>DE LA DÉMOCRATIE</h3>
<p>J’ai vu une société démocratique se priver de ses libertés fondamentales, d’abord pour un court moment, puis temporairement, puis de manière répétée pour ensuite ne plus pouvoir les récupérer sans conditions ubuesques.</p>
<p>J’ai vu des gouvernement suspendre leur fonctionnement démocratique, avec l’aval complice ou le silence d’une opposition muselée, pendant au moins deux ans, gouvernant avec des instances secrètes, non élues et non responsables devant le pays ni sa représentation élue.</p>
<h3>DES PRINCIPES</h3>
<p>J’ai vu que l’article 2 de la Déclaration universelle des droits de l’homme — « Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés <a href="http://45nord.net/index.php?post/.." title="..">..</a> sans distinction aucune » — était oublié.</p>
<p>J’ai vu que l’article 3 de la même Déclaration — « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. » — ne semblait plus nous concerner.</p>
<p>J’ai vu que son article 7 — « Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi <a href="http://45nord.net/index.php?post/et" title="et">et</a> à une protection égale contre toute discrimination » — était tombé dans un trou, tout comme l’article 11 qui rappelle que nous sommes « présumés innocents jusqu'à ce que <a href="http://45nord.net/index.php?post/notre" title="notre">notre</a> culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public » ou le l’article 12 qui protège « d'immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes à son honneur et à sa réputation. »</p>
<p>J’ai vu que le Serment d’Hippocrate était considéré caduc, notamment par nombre de ceux qui l’avaient prêté.</p>
<p>J’ai vu que ce qui avait inspiré le Code de Nuremberg en 1947, né des horreurs nazies — « le consentement du sujet humain est absolument essentiel » — était à nouveau accepté.</p>
<p>J’ai lu que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, de 1966, stipulant que « nul ne peut être soumis sans son consentement à une expérience médicale ou scientifique » était officieusement aboli.</p>
<p>J’ai lu que la loi Kouchner du 4 mars 2002 (art. 11-4) imposant que « toute personne prend avec le professionnel de santé et compte tenu des informations qu’il lui fournit, les décisions concernant sa santé. Le médecin doit respecter la volonté de la personne après l’avoir informée des conséquences de ses choix <a href="http://45nord.net/index.php?post/.." title="..">..</a>. Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment », a été aussi officieusement abrogée.</p>
<p>J’ai vu que le juste principe de « Mon corps mon choix » était passé de mode sans trop de bruit.</p>
<p>J’ai vu que le « Plus jamais ça » sur les dérives totalitaires du passé, rabâché depuis des décennies, était en fait pour rire.</p>
<h3>DES ENFANTS</h3>
<p>J’ai vu la terrible augmentation des tentatives de suicide chez les jeunes.</p>
<p>J’ai vu les retards de langage, la peur des autres, les difficultés d'apprentissages, l'isolement, la dépression, tous ces dégâts sur les plus petits.</p>
<p>J’ai vu le débordement des services de pédopsychiatrie.</p>
<p>J’ai vu des responsables politiques parader pour expliquer des mesures sanitaires de port de masque, sans masque, derrière des enfants, masqués eux, sans aucune raison sérieuse.</p>
<p>J’ai vu la phobie scolaire née de la maltraitante infantile « sanitaire »</p>
<p>J’ai vu notre société, malade, qui intimait l’ordre aux enfants de protéger les plus âgés.</p>
<h3>UN REGARD</h3>
<p>J’ai vu que la différence entre un propos dit « complotiste » et un propos officiel était en moyenne de 3 mois, en baisse.</p>
<p>J’ai vu le point commun entre un vacciné et un non-vacciné : aucun des deux n’est définitivement suffisamment vacciné.</p>
<p>J’ai vu l’apparition d'une nouvelle religion, le Covidisme, avec ses croyants, évidemment fraîchement convertis, sa bien-pensance, son clergé, ses dogmes, son Salut, ses rites, et, déjà, ses excommunications, son inquisition, ses bûchers.</p>
<p>J’ai vu comment, faute de morts et de malades en grande quantité, on s’est plu à se goberger sur une « épidémie de cas », fasciné devant de jolies courbes de couleurs montrant en gros que plus on cherchait des « cas », plus on trouvait.</p>
<p>J’ai vu que la France, en 2020, avait connu sa 6e année la MOINS meurtrière de toute son histoire.</p>
<p>J’ai vu que l’activité générale hospitalière liée à la Covid en 2020 était de 2 % (et 5 % en réanimation) tandis qu’on hurlait au débordement.</p>
<p>J’ai vu de nombreuses gens « croire en La Science™ » et oublier qu’elle n’était justement forte que dans la remise en question de dogmes et n’avançait que par la controverse scientifique.</p>
<p>J’ai vu la peur et que le caractère d'un Homme ne se révèle que lorsqu'il est confronté à cette peur, décevant ou réconfortant.</p>
<h3>DU « VACCIN »</h3>
<p>J’ai vu comment le vaccin était passé du statut d’espoir alimentant la patience, à celui de produit miracle « éradiquant le virus » — « tous vaccinés, tous protégés » — puis à celui de produit nécessitant une 2e dose, puis une 3e dose, une 4e, une tous les trois mois, exigeant 70 %, puis 90 % puis 100 % de couverture, destiné à se protéger, puis à protéger papi et mami, puis à protéger l’hôpital, puis à permettre de boire un café, puis de permettre de sortir de chez soi, de voyager, puis de permettre de ne pas payer une rançon…</p>
<p>J’ai vu comment peu à peu l’idée d’un vaccin, au fur et à mesure qu’il dévoilait ses résultats décevants, a pu devenir de plus en plus obligatoire.</p>
<p>J’ai vu un directeur de Pfizer affirmer (01/2022) : « Nous savons maintenant que 2 doses de vaccin Pfizer donnent une protection limitée voir inexistante. »</p>
<p>J’ai lu la définition du mot vaccin dans le dictionnaire. Je n’ai pas compris qu’on parlait encore de « vaccin » pour une injection expérimentale en phase de test qui n’empêche pas la transmission.</p>
<p>J’ai vu que les gouvernements, les médecins, les hôpitaux et les laboratoires pharmaceutiques n’avaient AUCUNE responsabilité en cas d’effet secondaire du « vaccin » puisqu’il s’agissait d’une injection de test, consentie par le cobaye.</p>
<p>J’ai vu de nombreux sportifs s’écrouler dans des stades et sur des terrains de sport, dans des proportions jamais vues auparavant.</p>
<p>J’ai vu qu’on se mettait à trouver normal qu’un jeune puisse être frappé d’une myocardite ou d’un AVC.</p>
<p>J’ai vu les effets secondaires.</p>
<p>J’ai vu nier les effets secondaires.</p>
<h3>DES AMIS</h3>
<p>J’ai vu des amis craindre que des personnes saines ne leur transmettent une maladie qu’elles n’avaient pas et contre laquelle ils étaient pourtant supposément protégés.</p>
<p>J’ai vu au Québec des amis qui souhaitaient qu’on rançonne les non-vaccinés au nom d’un principe d’utilisateur-payeur, en oubliant qu’ils avaient pourtant déjà contribué aux milliards de dépensés en vaccins et en tests sans les avoir utilisés.</p>
<p>J’ai vu des amis refuser de parler, refuser d’apprendre, refuser de penser.</p>
<h3>DE L'ESPOIR</h3>
<p>J’ai vu des gens courageux, inspirants, très patients, devant l’amateurisme et le cynisme des gouvernants ainsi que le mépris et la haine de ceux qui les suivent aveuglément, et qui pourtant acceptent la privation de leur droits fondamentaux sans encore se révolter.</p>
<p>J’ai vu la sérénité dans la tempête, la possibilité de rester calme, de rencontrer le sacré, de résister par l’art, la joie, la confiance et l’amour.</p>
<p>J’ai vu aussi, au mouvement où j'achève de rédiger ceci, que #LeVentTourne ; des questions étouffées se mettent à réapparaître dans les médias : efficacité du « vaccin », origine du virus, annulation par la Justice de mesures...</p>
<p>J’ai vu la population française dans de nombreuses autres circonstances de son Histoire finir par rejeter l’injustice et l’oppression, par la voie démocratique ou non, dans le calme ou dans la violence.</p>
<p>Je vois qu’il va se passer la même chose dans les semaines et les mois qui viennent.</p>
<p>Merci de m’avoir lu jusqu’au bout. Si vous m'êtes contemporain, n’hésitez pas à y ajouter vos propres « j'ai vu » et à partager auprès de ceux qui ne voient plus : bien que leur cécité soit essentiellement volontaire, elle demeure étonnamment durable.</p>
<p>—
Vincent François</p>http://45nord.net/index.php?post/20220115-Amis-du-futur-j-ai-vu#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/178L'énigme du retour, Dany Laferrièreurn:md5:03e598841c2c094a7a6cb8d14cf1fac32020-08-11T16:48:00-04:002020-08-11T17:02:24-04:00Vincent FrançoisLecturesHaïtiImmigrationMortQuébec<p>Son père venant de décéder, l'auteur décide de quitter Montréal et revenir au pays, en Haïti, à cette occasion. Il nous fait partager une alternance de ressentis, de récits, en vers et en prose, genre haïku de ce voyage de retour. De ces notes prises en voyage transparaît un côté brut qui nous rapproche du moment où l'auteur les prend sur place.</p>
<p><img src="http://45nord.net/public/Lectures/danylaferriere_enigmeduretour.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p> <p>Pour un immigrant comme moi, l'intérêt du livre tourne autour de la signification du retour. Le retour est associé à la famille. Il peut être aussi associé à la mort. Ici c'est un mort dans la famille. Même si le père décédé, prétexte de ce retour, vit et meurt à New York, c'est en Haïti que Dany Laferrière le retrouve, au travers des images retournées par ceux qui l'avaient connu.</p>
<p>« Nous avons deux vies.
Une qui est à nous.
La seconde qui appartient
à ceux qui nous connaissent
depuis l'enfance. »</p>
<p>À un même enterrement, chacun vient enterrer une personne différente, celle qu'il ou elle a connu, qui est unique pour chacun et chacune. Comme l'écrivait Paul Guimard dans <em>L'ironie du sort</em>, « Chacun porte en terre son propre mort, l'idée qu'il se fait du défunt. »</p>
<p>Mais c'est aussi Haïti, ses habitants, sa politique et les espoirs entre les deux que l'auteur vient rencontrer. Son père était un militant qui a dû fuir en exil ; lui-même à son tour et à son époque, s'est exilé. Il découvre de jeunes étudiants « encore plus désespérés » : « C'était quand même Duvalier. Les tontons macoutes. Les années noires. La police sanguinaire d'un régime barbare. Cette amertume vient peut-être du fait qu'ils ont un cru à un changement après le départ de Baby Doc. Rien de pire qu'un espoir trahi. »</p>
<p>Au-delà de la question d'Haïti, cette question d'espoir trahi, voire considéré comme impossible pour les jeunes générations d'aujourd'hui, est tellement représentatif de ce début de 21e siècle. Les pouvoirs qui ont remplacé les Bush, Sarkozy, Charest, les printemps ou les mouvements de dégagisme aujourd'hui des peuples de partout dans le monde l'expriment avec une présence et une force de plus en plus grande.</p>
<p>En visitant en même temps son pays sur trois époques de trois générations différentes – celle de son père par les souvenirs de ses amis restés sur l'île, la sienne et ses propres souvenirs d'étudiant, et l'Haïti d'aujourd'hui débarrassée de la dictature – il voit revenir les tentations d'ordre que ce manque d'espoir et le chaos engendrent, dans une conversation dont les mots des deux protagonistes restent emmêlés :</p>
<p>« il faut un chef dans ce pays, sinon c'est le désordre total. Où est le désordre ? Il me jette un regard effaré. Je vois plutôt un ordre. Les puissants gardent tout pour eux. Comme les petits n'ont rien, ils s'entredévorent pour les miettes qui restent. Si on nomme un dictateur, il va seulement officialiser cet état de fait. »</p>
<p>Mais une ballade en Haïti ou une ode à Haïti ne peut oublier ces Haïtiens, leur joie de vivre, leur envie de vivre, et nous servir en ce printemps d'orages :</p>
<p>« D'où vient que des gens
qui font quotidiennement
face à la maladie, la dictature et la faim
paniquent tant à l'idée d'être mouillés ?
Je retiens le visage radieux de ce paysan
qui marche vers la pluie. »</p>
<p>Une <a href="http://www.lapresse.ca/arts/livres/en-vrac/201305/31/01-4656532-lenigme-du-retour-illustree.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B25_A-decouvrir_219_article_ECRAN1POS1#Slide-5-box-0">nouvelle édition de <em>L'énigme du retour</em></a> a été publiée, illustrée de magnifiques aquarelles de Pierre Tougas.</p>http://45nord.net/index.php?post/20200810-L-%C3%A9nigme-du-retour%2C-Dany-Laferri%C3%A8re#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/80Retour au fil de l'eauurn:md5:6e35f79e9a6b54f465ea300fe2a33abf2020-07-26T13:00:00-04:002020-07-26T13:00:00-04:00Vincent FrançoisRegardsArchitectureCultureImpressionQuébecSouvenirs<p>De retour de Québec en quittant la ville par la route le long du St-Laurent. Lumière d'automne, dernières feuilles déjà brunes, en avance sur Montréal, le St-Laurent étal sur lequel sont posés délicatement le traversier et un tanker vide.</p>
<p><img src="http://45nord.net/public/Regards/.pont_laporte_m.png" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p> <p>L'eau ne bouge plus en surface, attendant tranquille d'être saisie par la glace, si ce n'est déjà accompli subrepticement à certaines heures de la nuit quand le vent s'y met. Éclairage déjà rasant sur la rive sud soulignant par touches de blanc les bâtiments au milieu du fauve des feuilles.</p>
<p>Voici le pont Laporte qui se découvre à bâbord et à contre-jour. Le soleil passera dans les heures qui viennent de l'autre côté où il restera longtemps à nous éblouir pour se coucher finalement à notre arrivée à Montréal.</p>
<p>Dans l'autre Soleil, le journal, on apprenait ce matin les déficiences du pont : jointures et rouille dans les caissons creux du tablier. On va voir tout de suite si ça passe...</p>
<p>...</p>
<p>Ça passe, une fois de plus.</p>
<p>Voilà pour les yeux. Dans les oreilles, Éros et Agapé et la découverte de la question de l'acédie des pères de l'Église – un sujet assez pointu, pour les initiés – et le relookage des chercheurs d'emploi en France. Dans les pattes, l'initiation de quinze personnes de plus en accessibilité lors d'un aller-retour éclair pour donner cette formation au pied levé.</p>
<p>Dans la tête, un autre, grand, voyage avec Jorge Semprun et la rencontre helvétique de Corto Maltese et Hermann Hesse...</p>
<p>Dans le viseur, quelques projets urgents à finir, deux dossiers à compléter pour une subvention. On continue après une semaine de grippe carabinée, un moral à l'étiage, un aller-retour pour remettre le pied à l'étrier, avec ceux qui y croient et qui avancent.</p>
<p><em>2 novembre 2011</em></p>http://45nord.net/index.php?post/20200725-Retour-au-fil-de-l-eau#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/77Silhouettes sur le fleuveurn:md5:5327b24442fe1e61e704e0e25811928c2020-07-25T10:32:00-04:002020-07-25T10:45:30-04:00Vincent FrançoisRegardsArchitectureImpressionQuébecSouvenirs<p>Une lumière froide, hivernale, sur le gris-beige du début de printemps québécois. Gris-poussière, beige des longues graminées qui ont plié tout l'hiver sans rompre sous le lourd manteau multi-couche de neige et de glace.</p>
<p><img src="http://45nord.net/public/Regards/.vo_m.png" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p> <p>Mais il y a le fleuve, étal, fidèle et la silhouette qui le remonte, aperçue du pont Jacques Cartier. Elle me lance, comme un clin d'œil, la dizaine de jours qu'elle vient de passer sur l'Atlantique ou je ne sais où.</p>
<p>Et je revois, depuis le bureau que j'occupais au ministère de l'environnement, l'Île d'Orléans et les cargos qui passaient sous mon nez pendant plusieurs heures chacun, des brumes de l'est jusqu'à couper le traversier de Lévis, en passant par le grand virage au bout de l'île et la traversée des derniers étages de l'hôtel Frontenac.</p>
<p>Passé Longueuil, je l'aperçois à nouveau. L'eau parfaitement lisse de cette journée ensoleillée m'appelle encore et la même silhouette, maintenant de tout son long par le travers me lance un dernier coup de hanche avant que le bus ne quitte le fleuve pour s'enfoncer dans les terres.</p>
<p>Derrière, deux autres silhouettes grises, un peu brumeuses, celles des bâtiments pyramidaux du village olympique de 1976, me font penser à deux cuirassiés, un Bismarck et un Tirpitz venus veiller sur ce cargo remontant tranquillement le Saint-Laurent.</p>
<p>Plus de fleuve jusqu'au pont de Québec. Dommage.</p>http://45nord.net/index.php?post/20200725-Silhouettes-sur-le-fleuve#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/76Moins de soleil aujourd'huiurn:md5:884d5fde45942176781d15aefb8d933c2020-07-22T11:59:00-04:002020-07-22T12:03:49-04:00Vincent FrançoisPoésieBeautéPoésieQuébecÉcris !<p>Au parc d'Holland l'arpenteur,<br />
Un jour d'été plus en avant,<br />
Même banc, à midi, même heure,<br />
Moins de soleil sur ce banc.</p>
<p><img src="http://45nord.net/public/Poesie/.holland_m.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p> <p>La même météo qu'hier,<br />
Un peu plus chaud même, pourtant<br />
Plus de répit avant l'hiver,<br />
Moins de lumière sur ce banc.</p>
<p>Les feuilles sont là, à peine rougies,<br />
Une voute verte en arc-boutant,<br />
Solide et ombrageux treillis.<br />
Moins de lumière depuis le banc.</p>
<p>Au-delà des branches qui se tendent,<br />
Ciel bleu Cézanne, naturellement.<br />
D'Aix vient ce regard lavande.<br />
Moins de ce ciel sur ce banc.</p>
<p>Attention ! Nullement ces vers<br />
Ne sont à trop prendre au sérieux.<br />
Tout juste un hommage de la terre<br />
À ce soleil qui rend heureux.</p>
<p>Comme un merci, voici ces vers,<br />
Le bois de Coulonge apprécié,<br />
D'un ver de terre qui tend vers<br />
Ce soleil aperçu, rêvé.</p>
<p>Le soleil s'en va se coucher ;<br />
C'est le soir, à travers les rues.<br />
Étonnamment, vers l'Est happé,<br />
Gracieux sur deux roues, je l'ai vu.</p>
<p>Ô, vers St-Jean, home, sweet home...<br />
« Comment ne pas perdre la tête ? »<br />
Chantonne tout bas Piaf la môme<br />
« N'en parlons plus.» Pourtant je guette.</p>
<p>Si, même dorée, une prison<br />
Restera une prison. Est-ce que<br />
Un casque d'or, flamboyant blond<br />
Sera-t-il jamais un vrai casque ?</p>
<p>Pour demain, moins d'été encore,<br />
Des jours on ne voit pas la fin.<br />
Dans les cœurs, l'été n'est pas mort :<br />
Un quatre-vingt-douzième en moins.</p>
<p>Plus d'inclinaison du Soleil<br />
Dans la grande ellipse de la Terre.<br />
Chaque année c'est toujours pareil :<br />
Ce grand déclin jusqu'à l'hiver.</p>
<p>Longues boucles d'or, à foison,<br />
En ellipses ouvertes ou fermées ;<br />
Une certaine inclinaison<br />
Pour ces belles boucles frisées</p>
<p>La terre invite le soleil<br />
À tourner autour de ce banc<br />
Demain serait une merveille :<br />
S'éblouir des rayons ardents</p>
<p>La terre invite le soleil :<br />
« Demain tournoyons à ce banc<br />
Promis, tout comme l'avant-veille<br />
Il n'y a pas d'engagement. »</p>http://45nord.net/index.php?post/20200722-Moins-de-soleil-aujourd-hui#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/75Rencontresurn:md5:33342f9e135d828a23b4a796c3c0e39a2020-07-18T16:59:00-04:002020-07-18T17:30:16-04:00Vincent FrançoisNouvellesAfriqueCœurImpressionQuébecSouvenirsVis !Écris !<h3>Jacmel</h3>
<p><img src="http://45nord.net/public/Nouvelles/R_Jacmel.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<p>– <em>Apa li pati</em>!</p>
<p>– Et alors ? De qui parles-tu ?</p>
<p>– Le gars-là, le <em>jakopievèt</em>...</p>
<p>– Hum... pas remarqué.</p>
<p>Et il se resservit. C'est vrai que ce soir-là, c'était pas petite affaire, en tout cas. Les hôtes avaient préparé tout ce qui pouvait les réjouir en matière culinaire : plats typiques ou inconnus, <em>kibi</em> des Syriens, <em>konparèt</em> à la noix de coco, certains servis dans des <em>kalabous</em>, des fruits comme le savoureux <em>chadèk</em>. Et à boire : délicieux <em>boubouy</em>, <em>mabi</em> qui faisait retourner la tête et pour les <em>soulads</em>, on n'avait pas oublié les <em>begas</em>.</p> <p>– Tu disais ?</p>
<p>– Je dis : lui-là, c'est <em>jokman</em>-là... Je l'ai regardé bien-bien tout le temps.</p>
<p>– S'il était si mal habillé, pourquoi tu le regardes alors ?</p>
<p>– <em>Tèk</em> ! Tu sais très bien ce que je veux dire... J'ai pas dit qu'il était <em>abiye tankou Kongo Belizè</em>. Je dis : c'est <em>jokman</em>-là.</p>
<p>– Ah ? Et pourquoi ?</p>
<p>– Tout le temps, il parlait, il parlait, comme s'il voulait lui lancer un <em>cham</em>. Mais elle, c'est <em>poto mitan</em>.</p>
<p>– Alors, tu dis c'est un <em>kazwèl</em> ?</p>
<p>Elle claqua sa langue en signe de dénégation :</p>
<p>– Plutôt un <em>sousoubrake</em>.</p>
<p>– Tu exagères encore. Aujourd'hui, à la <em>ponponn</em>, nous l'avons rencontrée, elle. C'est vrai qu'il a comme reçu une <em>baf</em> en la voyant et je l'ai entendu murmurer dans sa barbe : <em>Wifout'! Ala yon bèl fanm!</em></p>
<p>– Et ?</p>
<p>– Et rien. J'ai vu, c'est tout, mais je vais lui donner un peu de <em>kouté</em>, il en aura besoin...</p>
<h3>Ville-Marie</h3>
<p><img src="http://45nord.net/public/Nouvelles/R_VIlle_Marie.png" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<p>« Les yeux... ». Qu'est-ce que je disais déjà ? Ah oui, mon couplet favori, bla bla... Et voilà que je continue, ce sont ces yeux posés sur moi qui me poussent à continuer, sans m'arrêter de parler. Quel bavard je fais finalement, mais c'est pour attraper ce regard, pour l'attacher, pour me faire attacher par lui, par elle. Et hop, je rebondis, jonglant entre considérations générales et anecdote particulière, mais sur un ton de légèreté tout de même, ne suis-je pas la subtilité même ? Pas sûr... Mais ses yeux.</p>
<p>Et puis c'est intéressant d'échanger sur ces mondes, ce continent si loin de nos valeurs, de nos habitudes et si riches de préjugés, de clichés. C'est un réel plaisir, justement, de partager le dépassement de ces clichés, qu'on a connus aussi, avant d'y aller les dissoudre, d'étaler ses surprises et ce qu'on en a compris finalement. C'est réjouissant de jouer des comparaisons entre cet ailleurs et notre présent, ces hier et l'ici que nous pensons connaître uniquement parce que nous ne l'interrogeons plus.</p>
<p>Nous étions ce soir-là un certain nombre de convives autour d'un excellent regard, en fait, d'un excellent repas, mais il y a des lapsus qu'on ne peut décemment pas effacer sans se renier. Que fêtions-nous ? un anniversaire, je crois : celui d'une de ces immigrantes venues de chez nous qui avait déjà fait la traversée dans les deux sens à deux reprises. Et autour d'elle, rassemblés, hommes et femmes, plus jeunes ou plus vieux, de toutes conditions.</p>
<p>C'était au cœur de ce printemps de Nouvelle-France qui fait jaillir la vie après la longue nuit sous la forme d'une nature exubérante qui doit, partie de pousses perçant les dernières neiges, accomplir tout son cycle en moins de cinq mois avant les prochains premiers gels d'automne. Croissance, floraison, fécondation, fruit et récolte, le tout au pas de course.</p>
<p>De toutes conditions et aussi de toutes origines. On retrouvait à cette table moult habitants et colons, mais aussi des natifs de plusieurs régions du vaste Canada. Peu d'autochtones, du moins considérés comme tels car tous avaient du sang des sauvages en eux et tous avaient appris habitudes et consensus de leurs prédécesseurs sur cette terre. Et chez les immigrants, presque tous venus de la lointaine France, on partageait à la fois le goût de la vie simple et rude d'ici et les plaisirs de la bouche et de la culture de la lointaine patrie. Et on célébrait tous ensemble autour d'une belle table garnie de force plats gourmets, marquée d'un beau raisin, d'un bleu qui fait les bons rouges bordeaux.</p>
<p>Pour un premier mai, ce fut une activité peu commune qui réunit les invités. Au lieu de profiter de cette belle journée ensoleillée pour déménager ou aider les voisins à le faire comme le veut notre coutume de la corvée, l'hôtesse avait organisé une promenade à cheval sur tout le territoire du Mont Royal avec les plus courageux. Depuis sa demeure le petit groupe de cavaliers avait suivi un chemin connu d'elle seule qui devait culminer au sommet de cette montagne qui domine Ville-Marie et le majestueux St-Laurent.</p>
<p>Et c'est en chemin que nous rencontrâmes une singulière cavalière. Sans doute était-ce une convive de plus qui rejoignait en retard la petite troupe et qu'on avait la chance de croiser avant qu'elle ne nous manque. N'y prêtant tout d'abord qu'un intérêt poli – le départ avait été souvent reporté et un arrêt de plus n'était qu'un retard de plus – c'est peu à peu une silhouette et une allure générale, à contre-jour, qui se sont imposées. Puis, m'habituant à ce contre-jour, ses yeux me sont apparus, puis ce visage, puis à nouveau cette silhouette, puis ces yeux.</p>
<p>La petite excursion prenait une toute autre couleur avec cette apparition ! Quelle ne fut ma déception quand je compris que la cavalière ne se joindrait pas à nous pour l'après-midi et que la rencontre n'était que fortuite. Aussi fortuite que brève, mais elle m'avait marqué fortement et je fus bien aise d'apprendre qu'elle nous rejoindrai plus tard au souper.</p>
<p>Et nous revoilà à ce souper. Et l'espoir de les revoir est comblé par ces yeux et la jolie et passionnante créature qui les porte et je me suis mis à parler, à parler...</p>
<h3>Khartoum</h3>
<p><img src="http://45nord.net/public/Nouvelles/R_Khartoum.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<p>« Voici ce qu'il me racontait à l'époque. C'est la dernière fois semble-t-il qu'on ait eu de ses nouvelles. Et à chaque fois qu'il me racontait cet épisode, je voyais son visage se fermer, ses yeux se voiler, comme s'il regardait à l'intérieur de lui-même ou alors à l'extérieur du monde. Et il me faisait peur.</p>
<p>« Peur de quoi ? Peur qu'il nous ait quitté pour de bon et qu'il ait touché un rivage, au-delà de la mer de la déraison, qu'il ait abordé un monde de folie. Qu'il se soit replongé dans ce souvenir et qu'il n'arrive plus à départager entre deux extrêmes de félicité et de désespoir.</p>
<p>« Et il me faisait à chaque fois le même récit, avec la même intensité que je ne saurais rendre vraiment ici. Son histoire tournait toujours autour d'une certaine rencontre, à Khartoum au Soudan. S'échappant de sa mission dans la capitale – il y étudiait le <em>fulfulnde</em>, je crois – il lui avait donné rendez-vous pour boire un verre.</p>
<p>– La revoilà donc...</p>
<p>– Oui.</p>
<p>– Et pas de Corto Maltese ni de Jerekh Carnelian dans le coin, ce coup-ci ?</p>
<p>« C'est vrai qu'à l'instar de ces deux personnages de fiction, ST se trouvait toujours plus ou moins présente à différents endroits de la planète, avec une prédilection pour des zones de trouble : Haïti, Ukraine, Pologne et ici-même, bien entendu. Certains affirmaient l'avoir aperçue à plusieurs endroits en même temps, ce qui ne pouvait que renforcer son statut mythique. Les plus logiques en tiraient la conclusion qu'elles étaient plusieurs, voire même organisées entre elles au profit d'une organisation occulte.</p>
<p>« Mais toutes ces rumeurs étaient principalement le fait de sources peu fiables, d'individus n'ayant jamais vraiment rencontré ST ou ne pouvant vraiment le prouver. C'était plutôt une gracile silhouette aperçue, une présence ressentie proche et surtout le regard perçant qui revenaient dans les commentaires recueillis par des enquêteurs arrivés toujours trop tard.</p>
<p>« Pour qui travaillait-elle vraiment ? Pour elle, pour ses « sœurs », pour toutes et tous étaient des réponses qui ne satisfaisaient personne car elles étaient trop simples.</p>
<p>« Quoiqu'il en soit, il l'avait rencontrée au bord du Nil à Khartoum par une soirée d'une lourde canicule qui s'éternisait en ce début décembre. Ajoutant à la chaleur de plomb un vent venu du désert commençait à répandre son sable sur tout le Souq El Arabi.</p>
<p>– Et que s'est-il passé ?</p>
<p>« Alors il évoquait des heures de discussion, à la fois comme un moment en très agréable compagnie, et comme une lutte contre un sortilège, un djinn, mais pas pour se défendre et fuir ce sortilège, mais plutôt pour le le rattraper, danser avec, le rejoindre et s'y fondre. Et là, j'avoue que je décrochais un peu. Il avait reconnu chez ST – quelle drôle d'idée de porter comme nom les initiales du préfixe d'immatriculation des avions du Soudan ! – quelque chose de commun qui le fascinait, l'envoûtait, lui faisait prendre des risques et...</p>
<p>– Bah, il était amoureux, ton bonhomme, c'est tout. Pas de quoi fouetter un chat. Et il ne devait pas être le premier dans Khartoum à rêver ! Au moins, il peut se targuer d'avoir très bon goût !</p>
<p>– Sans doute. Moi aussi je l'ai pensé et je me suis même amusé à le titiller là-dessus. Mais il ne me dira rien, je le connais. Alors je reste partagé sur la question... Tu peux sourire, il n'avouera pas, crois-moi.</p>
<p>– Il a honte ?</p>
<p>– Non, certainement pas. C'est juste qu'il ne se sent pas capable de parler de ça sans – comment dire ? – sans exploser, sans se décomposer, sans se perdre. Ce sont ses mots.</p>
<p>– Bon, si tu veux. Continue...</p>
<p>« Oui, il me parlait aussi d'un manuscrit qu'il lui avait remis, en rapport avec les Caraïbes ou bien d'un repas en Amérique. Et des animaux aussi : un loup qui rencontre une hermine ; une hermine qui lui donnait une claque, sans doute une espèce de fable...</p>
<p>« Et puis ils sont partis tous les deux marcher dans le désert aux portes de Souq El Arabi. Le vent avait forci, mais ils l'avaient alors dans le dos. Et chaque fois qu'il évoquait cette longue marche dans le sable, je sentais bien que je le perdais à nouveau. Il me parlait de son si beau visage enroulé dans son voile et je voyais bien qu'il partait quand il évoquait la bordure de fourrure et la neige qui nimbait son regard d'une intensité magique. La neige... à Khartoum.</p>
<p>« Puis, comme je te disais, son visage se fermait et il écourtait le récit de son long retour, vent debout, seul à affronter le vent et son souvenir.</p>
<p>– Et tu dis qu'on ne la plus revue, elle, depuis ?</p>
<p>– Pas que je sache.</p>
<p>– Ça fait de lui un suspect, avec tout ce que tu racontes.</p>
<h3>Lemberg</h3>
<p><img src="http://45nord.net/public/Nouvelles/R_Lemberg.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<p>– Messieurs, de la tenue, s'il vous plaît.</p>
<p>En exhortant ses camarades, il claqua légèrement des talons et tira sur sa vareuse pour en effacer les légers plis que leur chevauchée venait de produire sur son bel uniforme bleu de <em>Kaiserlich und Königlich Dragoneroffizier</em>.</p>
<p>Avec l'air martial et arrogant des jeunes officiers en cet été 1914, ils entrèrent dans la pièce principale du rez-de-chaussée de la demeure bourgeoise de la place Adam Mickiewicz et grimpèrent sans tarder l'escalier qui menait à l'étage où se tenait la petite réception.</p>
<p>Loin du chaos, des contre-ordres et des manœuvres qui lançaient les unes contre les autres huit armées austro-hongroises et russes, l'atmosphère de la place reflétait une certaine insouciance fin-de-siècle et chacun y affectait une assurance de bon ton.</p>
<p>Arrivé à l'étage, il salua respectueusement l'hôtesse, s'enquit poliment des nouvelles des uns et des autres puis se mit en chasse. C'était son expression, tout à la fois grivoise et solennelle dans son esprit. Parcourant les pièces d'un pas vif, il aperçut rapidement celle qui aurait bientôt – d'après lui – le bonheur de bénéficier de l'honneur d'être à son bras...</p>
<p>Sa silhouette altière et souple, sa grâce naturelle et son regard envoutant, réunis en une seule personne du beau sexe, excitèrent immédiatement sa convoitise. La jeune femme, la trentaine mais qui paraissait encore plus jeune que son âge, le vit arriver, le devina rapidement mais ne se troubla point. Elle l'avait reconnu.</p>
<p>Sofiya Anatolievna Topinine, issue de la noblesse ukrainienne se trouvait en Galicie depuis peu quand la guerre avait éclaté et certaines rumeurs voyaient sa présence comme une avant-garde en jupons de l'armée russe qui, à peine mobilisée, avançait sur tout le front. Très instruite – elle avait beaucoup voyagé – et très indépendante, elle suscitait une curiosité mêlée de jalousie de la part de ses consœurs d'une aristocratie en sursis que les quatre années de guerre allait balayer des deux côtés de la frontière.</p>
<p>D'où venait-elle ? On a dit qu'elle était d'extraction noble ukrainienne, mais il nous faut ajouter que cette information n'était corroborée d'aucune façon et qu'une enquête sérieuse ne pouvait s'en prévaloir décemment. À l'inverse des invités de cette petite fête d'avant la tourmente, nous savons de bonne source qu'elle venait en fait de Scandinavie, probablement du Danemark, Aalborg ou Helsingør et même peut-être avant de la lointaine Amérique, ce qui faisait d'elle un sujet de Sa Très Gracieuse Majesté et non du Tsar de toutes les Russies.</p>
<p>En dépit des prétentions qu'il nourrissait à l'égard de Sofiya Anatolievna, notre officier, légèrement arrogant, eut toutes les peines du monde à produire l'impression qu'il souhaitait donner. Lorsqu'il croyait fixer son attention, la jeune femme lui échappait habilement en introduisant telle ou telle personnalité de la réunion. Et quand il arrivait diplomatiquement à se débarrasser de la cousine polonaise ou du grand-oncle biélorusse, elle tombait dans un mutisme qui le désarmait, lui le beau-parleur. Mais les yeux l'épiaient et s'il pouvait se rassurer en pensant qu'ils lui disaient tout ce que la bouche ne livrait pas, il était bien incapable d'en tirer la moindre information.</p>
<p>La soirée avançant, il prit congé, un peu dépité, avec un partie de ses hommes, laissant les plus galamment engagés.</p>
<p>– Attention à la Tupiensen, lui glissa son lieutenant Jeremias Kornelius, je la connais...</p>
<p>Il ne fit pas vraiment cas de ce conseil étrange provenant d'un homme qui l'était tout autant et sortit. Cependant, malgré la chaleur nocturne, il ne put réprimer un petit frisson en franchissant la porte de la demeure pour se retrouver devant la statue d'Adam Mickiewicz.</p>
<p>Le lendemain, son unité devait continuer à avancer au nord de la capitale galicienne pour aller reconnaître les avant-postes de la 5e armée russe entre Sokal à l'est et Tomaszow à l'ouest dans une région marécageuse. La journée était lourde et humide, les chemins difficiles et son détachement ne rencontra personne jusqu'au début de l'après-midi. Soudain, un groupe de cavalier surgit au loin et une course poursuite s'engagea immédiatement pour tenter de les identifier. À cette distance, il était très difficile de reconnaître les uniformes, quand le lieutenant Kornelius maugréa, l'œil noir : « C'est encore elle ! »</p>
<p>Notre officier comprit immédiatement que la chasse militaire se doublait d'une autre forme de chasse et redoubla ses coups d'éperon pour gagner sur les cavaliers en fuite. Il redevenait le loup chassant en meute qui l'avait si souvent inspiré dans la steppe.</p>
<p>La poursuite dans les chemins entre les bosquets et les marais dispersa si bien les cavaliers qu'il se retrouva rapidement tout seul et ne s'en rendit compte qu'au moment où il fut forcé de ralentir pour passer un petit gué. À mi-chemin entre Sokal et Tomaszow, il hésita sur la route à prendre pour retrouver ses compagnons ou continuer la poursuite seul.</p>
<p>Sous le soleil de plomb, sa première impression fut de s'étonner du lourd silence qui régnait autour de lui, à peine entamé par sa monture reprenant son souffle et son sabre pendant à son flanc gauche. Il choisit une route puis l'autre et commença à s'inquiéter vaguement de l'absence de bruit : aucun son de cavalcade, de combat, pas plus que de chant d'oiseau ou de bruissement de feuilles. C'était non seulement étrange, voire anormal mais très désagréable.</p>
<p>Il se rendit compte qu'il n'avait pas l'occasion de se retrouver face à un tel silence, que ce soit dans sa vie de caserne ou à la ville et commença à se sentir très mal à l'aise. Un peu dépité d'abandonner cette double poursuite et de plus en plus désemparé, il chercha le chemin du retour pour regrouper sa troupe et tenter d'oublier ce malaise grandissant.</p>
<p>Le silence lui fit prendre conscience des pulsations de son cœur qui semblaient à la fois être la preuve de la vie qui l'habitait mais aussi battait comme un appel envers la jeune femme de la veille et qu'il était sûr de poursuivre quelques minutes plus tôt.</p>
<p>Il ne vit pas les yeux ni n'entendit derrière lui la gracile silhouette habillée de noir qui s'avançait, furtive comme l'hermine. Le silence l'avait totalement enveloppé et il ne percevait plus que son rythme cardiaque qui appelait et que le silence commençait à étouffer peu à peu. Un sentiment de panique s'empara de lui quand il comprit que ce silence destructeur entrait en lui jusqu'au plus profond de sa vie et qu'il allait s'y perdre.</p>
<p>Incapable de proférer la moindre parole ni le moindre cri, il sortit de ses fontes en tremblant une feuille et de quoi écrire pour griffonner quelques mots, en équilibre sur sa monture.</p>
<p>Son cœur battait et appelait de plus en plus vite. Elle entendit certainement cet appel mais conserva le silence.</p>
<p><img src="http://45nord.net/public/Nouvelles/R_fin.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<p>Sur le papier chiffonné, malgré une écriture malhabile et tremblante, on pouvait distinguer quatre noms de ville : Jacmel, Ville-Marie, Khartoum et Lemberg.</p>http://45nord.net/index.php?post/20200718-Rencontres#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/72Attente à Lavalurn:md5:4a7fab02f271014b581765394bf766362020-07-12T17:20:00-04:002020-07-12T17:21:30-04:00Vincent FrançoisAquarelleArchitecturePeins !Québec<p><a href="http://45nord.net/public/Aquarelles/20200712_134307_HDR_1_.jpg"><img src="http://45nord.net/public/Aquarelles/.20200712_134307_HDR_1__m.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></a></p> <p>Attente à Laval<br />
Aquarelle, 20 x 25 cm</p>http://45nord.net/index.php?post/20200712-Attente-%C3%A0-Laval#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/71Auto-dissolution du pouvoir régalien du Québecurn:md5:eb2382347ec3a4fcef81602093c625e72020-07-10T10:00:00-04:002020-07-10T10:10:48-04:00Vincent FrançoisPolitiqueCanadaQuébec<p><em>Ce texte a été proposé à La Presse, au Journal de Montréal et au Devoir et n'a suscité aucun intérêt de la part de ces trois journaux.</em></p>
<p>« Québec suspend ses publicités sur Facebook pour un mois ». « L’initiative vise à faire pression sur l’entreprise américaine pour qu’elle encadre mieux le genre de messages qu’on lui reproche de partager » nous apprend la presse ce vendredi 3 juillet 2020.</p>
<p>Le mandat du gouvernement du Québec, déjà gravement raboté par le Canada, par les pressions des lobbyistes et par le désintérêt électoral croissant de sa population, n'est-il pas pourtant de s'assurer de protéger sa population et de gérer son territoire ?</p> <p><img src="http://45nord.net/public/Regards/fbqc.png" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<p>Dans ces objectifs, il a conquis de haute lutte des pouvoirs en les arrachant au Canada ou à Londres. Et dans ce sens, il a toute légitimité pour fixer les lois sur la liberté d’expression et ses limites, par exemple sur l’expression d’idées criminelles comme le racisme. Ça peut certes être difficile, compliqué, toucher à des libertés fondamentales, et en plus se faire dans un monde où la communication numérique et la puissance des plateformes peuvent offrir des échappatoires à des propos haineux ou à une liberté brimée.</p>
<p>Mais au lieu d’exercer ce pouvoir régalien à l’aide des outils démocratiques dont il dispose, comme l’Assemblée nationale, les tribunaux, les médias et le débat démocratique au sein de sa population, il le dissout et s’abaisse à se limiter à « suspendre ses publicités sur Facebook pour un mois ».</p>
<p>Le gouvernement ne gouverne pas, il boude. Il ne forge plus ses lois pour défendre sa population, il « fait pression » — ce sont les propres mots de son communiqué officiel ! — sur une compagnie, étrangère de surcroît, pour qu’elle fixe ses propres règlements, sans contrôle de l’Assemblée nationale, qu’elle les applique, sans contrôle des juges, sur la population du Québec !</p>
<p>Le gouvernement du Québec remet à Facebook ses pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire en menaçant la compagnie étasunienne de ne plus utiliser ses services publicitaires temporairement si elle ne les lui prend pas.</p>
<p>Outre le ridicule de la position, si il y a un ou une juriste dans la salle, peut-on me dire si on approche du fond de la légitimité gouvernementale au profit de plateformes étrangères, non-élues, sans compte à rendre à personne ?</p>
<p>Références :</p>
<ul>
<li>La Presse, Mayssa Ferah, <em>Québec suspend ses publicités sur Facebook pour un mois</em>, 3 juillet 2020<br /><a href="https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2020-07-03/quebec-suspend-ses-publicites-sur-facebook-pour-un-mois.php" hreflang="fr">https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2020-07-03/quebec-suspend-ses-publicites-sur-facebook-pour-un-mois.php</a></li>
</ul>http://45nord.net/index.php?post/20200703-Auto-dissolution-du-pouvoir-r%C3%A9galien-du-Qu%C3%A9bec#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/59Au chalet à Saint-Sauveururn:md5:da15b4197a7cab8a868132aa7db869bc2019-12-30T01:44:00+00:002021-09-06T00:33:56+01:00Vincent FrançoisAquarelleAquarelleJardinQuébec<p><a href="http://45nord.net/public/Aquarelles/Automne_et_hiver_2019_au_Quebec/2019-09-02_19.03.05-1.jpg"><img src="http://45nord.net/public/Aquarelles/Automne_et_hiver_2019_au_Quebec/.2019-09-02_19.03.05-1_m.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></a></p> <p>Au chalet à Saint-Sauveur (Québec).
Aquarelle, 15 x 20 cm</p>http://45nord.net/index.php?post/2019/12/30/Au-chalet-%C3%A0-Saint-Sauveur#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/20Noël en famille chez Nancyurn:md5:4f6cb99636064e6148f137e0422453e22019-12-28T01:23:00+00:002021-09-06T00:33:56+01:00Vincent FrançoisAquarelleAquarelleHiverQuébec<p><a href="http://45nord.net/public/Aquarelles/Automne_et_hiver_2019_au_Quebec/2019-12-23_14.49.09.jpg"><img src="http://45nord.net/public/Aquarelles/Automne_et_hiver_2019_au_Quebec/.2019-12-23_14.49.09_m.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></a></p> <p>Noël 2019 à Morin Heights.
Aquarelle, 15 x 20 cm</p>http://45nord.net/index.php?post/2019/12/28/No%C3%ABl-en-famille-chez-Nancy#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/17Quatre réflexions rapides sur cette élection fédérale 2019urn:md5:d5fa67b6aeb73de6d650b646d35a3b412019-10-22T21:15:00+01:002019-12-28T04:53:09+00:00Vincent FrançoisPolitiqueCanadaEnvironnementHistoireIndépendancePétroleQuébec<p>1. Félicitations au Bloc, à Yves-François Blanchet, à Geneviève Tardy, pour la résurrection réalisée et le triplement de la fière représentation du Québec dans la monarchie pétrolière voisine. Ça donne chaud au cœur de voir tous ces jeunes enthousiastes après ces tristes années de vaches maigres qui m’ont fait si mal.</p>
<p><img src="http://45nord.net/public/Politique/.Capture_d_e_cran__le_2019-10-22_a__12.38.45_m.png" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p> <p>2. Nous allons avoir désormais au Canada de beaux pipelines progressistes et soucieux de l'environnement...
Les électeurs le veulent, qui manifestent contre la politique libérale de Trudeau en environnement - manifestation à laquelle participe le même Trudeau - et qui ensuite votent pour le maintenir en place… Magnifique. On va pouvoir aussi économiser les dépenses d’élection dans le futur. On fera juste des marches qui nous donnent tellement l’impression d’être des gens biens, et ça c’est très important contre la catastrophe climatique. <img src="/themes/default/smilies/wink.png" alt=";-)" class="smiley" /></p>
<p>3. Suis-je le seul à être un peu surpris du logo de Radio Canada pour cette élection : une croix noire sur fond blanc, le tout entouré de rouge rosé? Ça me rappelle une autre croix, de sinistre mémoire, dans les années 30 et 40. Heureusement que plus personne ne s’embarasse avec l’Histoire, ça briderait trop la créativité des logos! ;-D</p>
<p>4. Le premier geste de Trudeau réélu : faire des selfies dans le métro. Qui se met à la hauteur de l’autre : le leader visionnaire ou ses électeurs?</p>http://45nord.net/index.php?post/2019/10/22/Quatre-r%C3%A9flexions-rapides-sur-cette-%C3%A9lection-f%C3%A9d%C3%A9rale-2019#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/10