Reflets à 45° nord - Mot-clé - CinémaInstantanés, écrits, dessinés ou peints, pour créer, ramasser, voire partager ces reflets comme les pièces d'un puzzle qui dessine l'envie.2024-03-17T19:32:23+00:00Vincent Françoisurn:md5:2c2e9fac0308d7832e37bebbd9bebe31DotclearFaire son cinéma, voir son cinémaurn:md5:5b51438a506f57ba99a8c641822b182c2024-01-16T07:10:00-05:002024-01-16T07:10:00-05:00Vincent FrançoisRegardsAfriqueArtCinémaCultureImpressionÉcris !<p>Qu'est-ce qu’on vient voir au cinéma ? On regarde d'autres soi-même en plus exagéré, en plus caricatural. Et pourquoi les regarde-t-on ? Ça n'est pas seulement le spectacle de la vie d’autrui. C’est un miroir qui reflète qui on est. On est tous les mêmes, acteurs, créateurs et spectateurs. Mais c’est aussi un miroir déformant, non pas de l’image qu’il reflète, mais qui déforme le spectateur qui regarde. On en ressort changé, grandi, transformé, avec des envies de ressembler ou des envies de changer, tout simplement. Le miroir déformant déforme finalement celui qui le regarde.</p>
<p><a href="http://45nord.net/public/Regards/240114_Ingrid_Joncker.png" title="Ingrid Joncker"><img src="http://45nord.net/public/Regards/.240114_Ingrid_Joncker_m.png" alt="Ingrid Joncker" style="display:table; margin:0 auto;" title="Ingrid Joncker, janv. 2024" /></a></p> <p>Dans le monde du cinéma, il y a bien une transformation, une exagération, même, car il faut que tout tienne dans un certain format, sur un écran en deux dimensions, et dans un temps limité, que tout passe à travers nos yeux et nos oreilles, que tout (ou une bonne partie) passe le filtre de notre capacité limitée d’attention et de compréhension. Ce sont des contraintes fondamentales.</p>
<p>On s’assoit, on respire, on s’échappe du quotidien, on se rend disponible, les yeux, les oreilles, l’esprit et le cœur grand ouverts. On a même payé pour cela. On a donc envie d’en avoir pour son argent, pour le temps qu’on y consacre, qu’on y investit.</p>
<p>Ce sont donc toutes ces contraintes qui conduisent à une certaine exagération, à une certaine caricature. Et au-delà de ça, « c’est du cinéma ».</p>
<p>N’y a-t-il pas alors dans la création, un jusqu’au-boutisme, une nécessité de dépassement ? Ça n’est pas simplement pour le cinéma, c’est valable pour toute création.</p>
<p>Ce soir, c’est Ingrid Jonker qui nous le montre. Est-elle une caricature, ou est-ce que créer, c’est nécessairement dépasser sa condition, éventuellement jusqu’à la mort ? Et dans ce cas, jusqu’où le spectateur a-t-il encore envie d'y ressembler ?</p>
<p><em>Réflexions d’août 2011.</em></p>
<p><a href="https://www.youtube.com/results?search_query=ingrid+jonker">Ingrid Jonker sur Youtube</a></p>http://45nord.net/index.php?post/20240114-Faire-son-cin%C3%A9ma%2C-voir-son-cin%C3%A9ma#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/514Noir.e.s à la caméraurn:md5:7b330f87843a0fcd51c76e5fa71e9e712024-01-07T05:34:00-05:002024-01-07T18:52:02-05:00Vincent FrançoisPolitiqueCinémaCultureMontréalPolitiqueWokismeÉcris !<p>Noir.e.s à la caméra » s’affiche sur le programme de la cinémathèque québécoise ce mois-ci.</p>
<p>Les petits points doivent vouloir dire que l’on prononce les différentes déclinaisons au masculin et féminin, singulier et pluriel, soit « Noir, Noire, Noirs, Noires à la caméra ». Mais, en français, « noir », « noire », « noirs » et « noires », se prononcent exactement pareil : « noir ». Cela donnera à la prononciation « noir noir noir noir à la caméra ».</p>
<p><a href="http://45nord.net/public/Politique/Noir_a__la_came_ra.png" title="Noir.e.s à la caméra"><img src="http://45nord.net/public/Politique/.Noir_a__la_came_ra_m.png" alt="Noir.e.s à la caméra" style="display:table; margin:0 auto;" title="Noir.e.s à la caméra, janv. 2024" /></a></p> <p>On pourra arguer alors qu’on veut souligner par ces petits points le fait qu’il y a des femmes noires et des hommes noirs et aussi le Noir, comme archétype particulier de cinéaste, et évidemment la Noire, archétype comme celui de la femme, distinct de celui de l’homme… Et on n'en sait rien. Et si c’était le cas, aurait-on alors oublié le Métis ? Et la Métisse ? Et volontairement, ou non ?</p>
<p>Souvent, on s’assure, et même en poésie, d’utiliser des mots pour dire ce qu’on veut dire, parfois laconiques ou lapidaires, parfois à double sens. Est-ce que les petits points en disent tant que ça ? Ou bien servent-ils de preuve d’une soumission à un wokisme moralisateur totalement inutile ?</p>
<p><em>Texte de juin 2021 qui n’a pas tant vieilli, d'autant que ce programme est le même deux ans plus tard.</em></p>http://45nord.net/index.php?post/20240107-Noir.e.s-%C3%A0-la-cam%C3%A9ra#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/506Un beau soleil intérieururn:md5:75eb3b02a23764e30f6f3048b26f21e12023-08-11T03:40:00-04:002023-08-11T03:42:38-04:00Vincent FrançoisAquarelleAquarelleAvionBeautéCinémaDessinNuitPeins !<p><a href="http://45nord.net/public/Aquarelles/2023/230807_Un_grand_soleil_inte_rieur.jpeg" title="Portaits d'une femme brune."><img src="http://45nord.net/public/Aquarelles/2023/.230807_Un_grand_soleil_inte_rieur_m.jpg" alt="Portaits d'une femme brune." style="display:table; margin:0 auto;" title="Portaits d'une femme brune., août 2023" /></a></p> <p>En regardant le film éponyme dans l'avion de nuit entre Montréal et Paris, j'ai réalisé ces quelques dessins pendant les pauses. <br /> Aquarelle & Encre, 15 x 20 cm</p>
<p><a href="http://45nord.net/public/Aquarelles/2023/230807_Un_grand_soleil_inte_rieur_de_tail_1.jpeg" title="Portrait de femme brune."><img src="http://45nord.net/public/Aquarelles/2023/230807_Un_grand_soleil_inte_rieur_de_tail_1.jpeg" alt="Portrait de femme brune." style="display:table; margin:0 auto;" title="Portrait de femme brune., août 2023" /></a></p>
<p><a href="http://45nord.net/public/Aquarelles/2023/230807_Un_grand_soleil_inte_rieur_de_tail_2.jpeg" title="Deux visages proches."><img src="http://45nord.net/public/Aquarelles/2023/230807_Un_grand_soleil_inte_rieur_de_tail_2.jpeg" alt="Deux visages proches." style="display:table; margin:0 auto;" title="Deux visages proches., août 2023" /></a></p>http://45nord.net/index.php?post/20230811-Un-beau-soleil-int%C3%A9rieur#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/453Tout frais sorti de l'atelier d'écritureurn:md5:abac80fb5bb613189f430fffd67365ae2022-12-18T19:20:00-05:002022-12-18T20:48:49-05:00Vincent FrançoisNouvellesAfriqueCinémaCorseGuerreHistoireHumourMerÉcris !<p>Cette fin se semaine j’ai vécu la passionnante expérience d’un atelier d’écriture avec <a href="https://balagne-corsica.com/equipement/associu-artelibri/">l’association Artelibri</a> d’Île Rousse, animé par <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Ferranti">Marie Ferranti</a>. Nous avons étudié plusieurs notions comme les éléments d’introduction, la gradation de la peur, les personnages secondaires et écris chacun des lignes pour nous y frotter.</p>
<p>Les lectures de la dizaine de participantes — presque toutes des femmes — était de très haut niveau et très variées. Je vous livre ici une partie de ma propre production, à peine sortie de l’atelier.</p>
<p><a href="http://45nord.net/public/Nouvelles/Pswastika.png" title="Symbole de l'Afrika Korps"><img src="http://45nord.net/public/Nouvelles/Pswastika.png" alt="Symbole de l'Afrika Korps" style="display:table; margin:0 auto;" title="Symbole de l'Afrika Korps, déc. 2022" /></a></p> <p>Le milan royal passa au-dessus d’eux.<br />
— C’est vrai que c’est beau…<br />
— Hein ?<br />
— Je dis que… ». Il s’interrompit net. « À quoi bon finir sa phrase ? » La traversée s’achevait, une de plus, les amarres étaient presque toutes installées, l’équipage s’affairait dans la tranquillité de la routine, les passagers se pressaient vers les ponts des véhicules.</p>
<p>« De toute manière, ils ne m’écoutent pas vraiment… ». « Ils », ses collègues, les marins du <em>Monte d’Oro</em>, qui assurait la rotation entre Île Rousse et Marseille. Et lui, Pierre, qui se sentait si différent d’eux, toujours la tête dans des histoires du passé, si incompris de ceux qui le raillaient en l’appelant « Pierrot Calvese », le rêveur, le poète… Il ne leur en voulait pas, d’ailleurs, et se complaisait parfois dans cette distance mais qui lui semblait porteuse d’une sourde inquiétude, d'une potentielle angoisse.</p>
<p>Et une fois de plus, dans un ballet de gestes répétés si souvent, le navire s’était immobilisé, amarré, fixé à la terre de Provence. Une fois de plus, le défilé des motos, autos et camions s’était déroulé dans un désordre pressé, chacun tentant de reprendre son rôle d’individu pour quitter celui, collectif, de passager. Pierre traversait le pont principal des véhicules, désert mais encore chargé des gaz des moteurs pour rejoindre sa cabine y récupérer ses affaires avant de débarquer à son tour. Avisant sur le côté bâbord une petite porte qu’il n’avait jamais remarquée auparavant, il s’en approche, étonné de se sentir attiré. Il en saisit machinalement la poignée et ouvre la porte qui débouche sur un petit escalier raide descendant…</p>
<p>— Qu’est-ce que tu cherches ? » Pierre sursaute à cette question criée de l’autre bout du pont. Le type n’a pas l’air commode, à contre-jour dans l’ouverture béante de la poupe. Il ne le reconnaît pas comme un des collègues habituels. Peut-être l’a-t-il déjà croisé ? En tout cas, vu son ton désagréable et son allure franchement patibulaire, il n’a jamais cherché à le connaître plus.<br />
— Euh… rien, non… » Pierre referme la petite porte en la montrant, gêné, pour tenter de justifier maladroitement qu’il l’ait ouverte, « Je me demandais… » puis il s’éloigne ostensiblement pour fuit la scène désagréable qui clos cette traversée jusqu’alors plutôt tranquille.</p>
<p>Ramassant ses affaires dans sa cabine il se remémore une conversation entendue quelques jours plus tôt au bar du navire en fin de soirée. À mots couverts, en se retenant d’en dire plus et à coup de sourires convenus et de signes de connivence, on y évoquait du matériel ancien, on y parlait de cinéma — « Gérard parle trop dans son film » —, de « trésor », même, et d’un collègue disparu récemment… Son sac sur le dos, Pierre s’apprête donc à débarquer et repasse par la large pont des véhicules. La grande planche qui avait masqué si longtemps la fameuse petite porte en face a été remise en place et la cache à nouveau aux regards.</p>
<p>Le pont est désert, la rampe d’accès et le large quai au bout aussi. Le silence a repris sa place, à peine troublé par le ronronnement de la machinerie et que Pierre, désormais habitué, n’entend plus. Il marche vers la sortie. « Tout de même, dans ce petit espace derrière cette porte, en haut de l’escalier, j’ai bien vu une caisse ou des planches… et dessus était imprimé des lettres et un sigle. On aurait dit des branches stylisés, comme une tête de palmier…. ». Il ralentit son pas. « Il n’y a vraiment personne ici. Tout le monde a dû partir, le service fini. J’ai bien envie d’aller voir… »</p>
<p>Surpris de son audace, Pierre revient sur ses pas, pousse la large planche sur sa gauche, dégageant juste ce qu’il faut pour accéder à la petite porte, s’y glisse et la referme derrière lui. Il est aussi surpris de voir ses mains trembler au moment où il maintient la poignée pour ne faire aucun bruit. « Je ferais bien de ressortir tout de suite, d’autant qu’on peut voir de loin que la planche a été déplacée… » Il s’apprête à repartir lorsqu’il aperçoit les marques entrevues plus tôt. Il époussette la poussière : sur la planche, coupant en deux le tronc du petit palmier est dessinée, bien visible, une croix gammée. C’est le symbole de l’<em>Afrika Korps</em> qui se trouve sur ces planches de caisse très anciennes, l’armée allemande d'Égypte, de Libye et de Tunisie lors de la Seconde guerre mondiale !</p>
<p>La curiosité est maintenant la plus forte : plus question de sortir, il s’engage le cœur battant dans le petit escalier métallique tout raide. « <em>Afrika Korps</em> », il se remémore la délicieuse pantalonnade « Africa Corse » qui parle du potentiel trésor de Rommel perdu ou caché autour de Bastia. Arrivé en bas des marches baigné par le faible éclairage de secours, il pousse une autre porte qui s’ouvre sur une pièce encore plus sombre. Il y distingue malgré tout de nombreuses caisses, sans doutes militaires aussi quand soudain, il entend, venant du pont du dessus, des pas précipités et des éclats de voix qui se rapprochent, menaçants.</p>
<p>« Dans quoi me suis-je fourré ? Je n’avais qu’à quitter le bord et ma journée était faite mais me voilà piégé. » Une sueur glaciale commençait à couler le long de la nuque de Pierre. « Ça me rappelle la fois où j’avais cassé le carreau de la voisine et que j’étais allé cherché le ballon dans son jardin, par-dessus le mur… » Un claquement sec le ramène à la réalité du présent, lui ramollissant les jambes. « Comme avec cette fille, j’étais figé à chacune de nos rencontres, les jambes flageolantes, incapable de la moindre… » Vlan !, c’est la porte du haut de l’escalier qui vient de s’ouvrir violemment. « Qu'est-ce que je vais pouvoir raconter comme justification de ma présence ici ? ». Au lieu de répondre à cette réponse bien théorique, la boule au ventre, Pierre referme derrière lui rapidement, mais sans bruit, la porte du bas et se retrouve maintenant complètement dans l'obscurité. Tentant de mémoriser la place des tas de caisses qu’il a entrevus juste avant, il s’éloigne de l’entrée à tâtons, tremblant des mains de plus en plus. « Ça doit être ça, une crise de panique… Dans cette situation où perdu dans un lieu inconnu, poursuivi par des types qui veulent certainement ma peau, je me mets à philosopher sur ma peur : est-ce que j’ai autant peur que quand j’ai rapporté un bulletin scolaire calamiteux ou est-ce plutôt de l’ordre de la peur d’une défaillance sexuelle ? »</p>
<p>Les pas dévalant l’escalier raide le rappellent à la réalité brutalement. Pierre enjambe la caisse qu’il sent devant lui pour tenter de trouver une cachette derrière l’empilement à sa gauche. Son cœur bat à tout rompre, sa tête lui tourne et pourtant les idées se bousculent comme venant d’un monde parallèle, d’un monde autre, dans lequel il ne serait pas à deux doigts de se faire trucider par des inconnus dans un lieu perdu et isolé. « Quel intello je fais ! Une créature vivante normale trouverait de quoi fuir, ou de quoi contre-attaquer… Dans les films, le héros trouve un vilebrequin, une manivelle et assomme le premier méchant qui s’avance. Comme disait Audiard : <em>une brute qui marche va plus loin que deux intellectuels assis</em> ! Voilà, <em>Taxi pour Tobrouk</em> ! Justement, Tobrouk, toutes ces caisses en proviennent certainement. Mais c’est pas en fuyant dans les souvenirs historiques et les références cinématographiques que tu vas t’en sortir, mon p’tit gars ! » se dit Pierre juste avant que la porte ne s’ouvre d’un coup violent. Le peu de lumière qui entre alors lui donne une meilleur idée de la répartition de la pièce. Il est tout à fait caché là où il est mais tout à fait impuissant, désarmé, le corps incapable de bouger et la pensée focalisée sr la scène, ici et maintenant, le regard rivé devant lui sur les caisses, leur disposition, les outils…</p>
<p>Les outils ? Oh ! Une manivelle ! « Comme dans les films… Chut ! Prends la sans bruit ». La peur n’a pas quitté Pierre, mais la lourde manivelle bien en main, il sent qu’elle n’est désormais plus seule en jeu. « C’est comme si… Chut ! Tu compareras plus tard. L’œil, la main, la manivelle dans la main, c’est tout ». L’énergie dans l’air a maintenant bien changé.</p>
<p>Pierre dira, beaucoup plus tard : <br />
— C’est comme si la peur avait toqué à la porte, « Y a quelqu’un ? » et le courage avait répondu « Non, personne ».</p>
<h3>Références</h3>
<ul>
<li><a href="https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=250289.html">Afrika Corse</a></li>
<li><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Deutsches_Afrikakorps">Afrika Korps</a></li>
</ul>http://45nord.net/index.php?post/20221218-Tout-frais-sorti-de-l-atelier-d-%C3%A9criture#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/368La religion traumatisante comme source d'inspiration [02]urn:md5:0c1d5f85dc6b37cddf7190f2393f151f2022-10-30T06:49:00-04:002022-10-31T06:50:36-04:00Vincent FrançoisDialoguesArtCinémaCovid19CultureDialogueItalieÉcris !Église<p>— Fellini, tu connais ?<br />
— Vaguement…<br />
— Figure-toi que j’ai découvert récemment ses films. Ce sont même les derniers films que je suis allé voir au cinéma avant qu’on ne nous impose de nous faire injecter des produits douteux pour y accéder. Et en les voyant, je me posais une question.<br />
— Laquelle ?<br />
<a href="http://45nord.net/public/Regards/Dialogues/02-pretres.jpg" title="Prêtres dans 8½"><img src="http://45nord.net/public/Regards/Dialogues/.02-pretres_m.jpg" alt="Prêtres dans 8½" style="display:table; margin:0 auto;" title="Prêtres dans 8½, oct. 2022" /></a></p> <p>— Dans ses films on retrouve souvent, entre autres récurrences, des scènes dénonçant la religion catholique, telle que pratiquée encore dans l’Italie de sa jeunesse. Une ambiance morbide, des prêtres ou des religieuses inquiétants, un cadre rigide, angoissant voire traumatisant. C’est toute une imagerie qu’on pourrait aussi associer à la dénonciation du fascisme, s’exerçant en plus sur des enfants, soit en les brimant, soit en leur faisant jouer des scènettes de martyr, comme dans <em>Juliette des esprits</em>. <br />
— Oui, j’ai vu ça. Ça sent le vécu.<br />
— Certainement. On sent bien que le poids de l’église dans l’éducation, individuelle et collective, a été important, d’ailleurs plutôt négatif, et constitue une grande source d’inspiration de ses films. Et Fellini n’a pas été le seul. Il est même assez rare de présenter un film sur le passé dans laquelle l’église catholique n'arbore pas ce genre d’image négative, caricaturale, fruit du ressenti des auteurs et tiré de leurs souvenirs d’enfants qui ont pu en être marqués.<br />
— Et ta question ?<br /></p>
<p><a href="http://45nord.net/public/Regards/Dialogues/02-juliette-des-esprits-federico-fellini-1292820685.jpeg" title="Giulietta Masina dans Juliette des esprits"><img src="http://45nord.net/public/Regards/Dialogues/.02-juliette-des-esprits-federico-fellini-1292820685_m.jpg" alt="Giulietta Masina dans Juliette des esprits" style="display:table; margin:0 auto;" title="Giulietta Masina dans Juliette des esprits, oct. 2022" /></a></p>
<p>— J’y viens. Avons-nous le même genre de création cinématographique qui se moque de la pression d'autres religions, par exemple l’Islam ? On connait tous les ravages que cette religion a pu commettre et commet encore dans certaines sociétés éloignées ou chez nous. Comment serait accueilli aujourd’hui un Fellini qui aurait fui l’Iran des Ayatollahs ?<br />
— Tu as des débuts de réponse avec des films sur Kaboul et ses cerfs-volants ou <em>Persepolis</em> de Marjane Satrapi.<br />
— Certes, plus tous ceux que je ne connais pas… Mais l’idée de montrer comme une évidence, comme un décor de fond lugubre ou comme une source négative de trauma, l’Islam sous forme religieuse ou sociétale, dans nos propres sociétés ?<br />
— Tu as une idée de la réponse, j’imagine...<br />
— Je ne peux qu’imaginer qu’on hurlerait à l’islamophobie, le nouveau stigmate pour faire taire. Ou qu’on se presserait à présenter un subtil équilibre entre une face sombre, caricaturée, et une face lumineuse, qui gagnerait à la fin, probablement avec au passage une petite mais lourde leçon de morale diversitaire au spectateur.<br />
— C’est un préjugé ?<br />
— Disons plutôt un pari, mais dont je connaîtrais à l'avance le résultat, même sans avoir effectué de mesure formelle pour le vérifier…<br />
— Bonne question…<br />
— Qu’en pensent nos lecteurs ?<br /></p>http://45nord.net/index.php?post/20221031-La-religion-traumatisante-comme-source-d-inspiration-%5B02%5D#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/332Ce qui compte, c’est ce qu’on fait [01]urn:md5:5215df52a57a0efc4fe579a7d4e69d982022-10-24T07:47:00-04:002022-10-27T10:53:40-04:00Vincent FrançoisDialoguesAquarelleArtCinémaDialogueMusiqueÉcris !<p>— « <em>Ce qui compte, c’est ce qu’on fait. Pas le temps que l’on a ni ce qu’on aurait aimé faire.</em> »<br />
— Mouais ?<br />
— Ça te parle ?<br />
— «<em> Ce qui…</em> » ?<br />
— Tu m’écoutes ?<br /></p>
<p><a href="http://45nord.net/public/Aquarelles/2022/221023_Profils_HF.jpg" title="Profils homme et femme"><img src="http://45nord.net/public/Aquarelles/2022/.221023_Profils_HF_m.jpg" alt="Profils homme et femme" style="display:table; margin:0 auto;" title="Profils homme et femme, oct. 2022" /></a></p> <p>— Oui, de quoi parles-tu ?<br />
— Je dis « <em>Ce qui compte, c’est ce qu’on fait. Pas le temps que l’on a ni ce qu’on aurait aimé faire.</em> »<br />
— J’entends, j’entends, et après ?<br />
— Alors je l’applique.<br />
— Très bien et ?…<br />
— Toi aussi.<br />
— Moi aussi, quoi ?<br />
— Toi aussi, tu l’appliques.<br />
— Comment ça ?<br />
— En me répondant, là, maintenant.<br />
— Je ne te suis pas.<br />
— Je t’explique : « <em>Ce qui compte…</em> »<br />
— Oui.<br />
— « …<em> c’est ce qu’on fait.</em> » : cette conversation, ce dialogue que j’écris et vais publier dés ce soir. « <em>Pas le temps que l’on a…</em> »<br />
— Ah, tu fais référence au fait de n’avoir rien foutu de ta journée ?<br />
— En quelque sorte, sans trop s’étendre dessus non plus, s’il te plaît...<br />
— Et « ...<em> ni ce qu’on aurait aimé faire</em>. », c’est une référence à tout ce que tu avais prévu de faire quand même aujourd’hui, mais que, malheureusement, tu n’as…<br />
— C’est ça, tu sais, ces détails importent peu à nos lecteurs. Bref, je vais régulièrement te faire parler, toi et d’autres…<br />
— Je les connais ?<br />
— En partie, et vous aurez l’occasion de dialoguer ici sur ce blogue. Et régulièrement, même.<br />
— À la semaine ?<br />
— Euh… oui, à la semaine. C’est un rendez-vous ?<br />
— C’est un rendez-vous !<br />
— Et de qui est cette belle citation ?<br />
— Bowie, David Bowie, cité dans « <a href="https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=298698.html" hreflang="fr" title="Moonage Daydream"><em>Moonage Daydream</em></a> », le film sur lui que je viens de voir hier soir au cinéma le <em>Focata</em> à Île Rousse dans le cadre du festival <a href="https://www.cinemusica.fr/" hreflang="fr" title="Lisula Ciné Musica"><em>Lisula Ciné Musica</em></a>, <br /></p>
<p><img src="http://45nord.net/public/Regards/Dialogues/.th-3190582534_m.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<p>— Un vrai philosophe.<br />
— Je suis allé le voir pour y découvrir les différentes facettes de sa créativité, un sujet qui m’a toujours intéressé. Et je n’ai pas été déçu, mais au-delà de la simple admiration pour une qualité que je ne pense pas avoir moi-même…<br />
— Tu te minimises.<br />
— Peut-être, d’autant plus que je pense que nous avons tous, chacun d’entre nous, des capacité de créativité à exprimer. Mais ce qui m’a le plus intéressé, ce sont toutes les occasions où ressortait de ses propos et des ses œuvres l’idée même de création dans son art. Dans ses arts, devrais-je dire d’ailleurs, puisqu’outre la composition et la chanson, il a touché à la peinture, la sculpture, la vidéo…<br />
— Et quelle est cette idée ?<br />
— Ça n’est ni un truc, ni une essence magique, ni une technique, mais une tentative de répondre à la question de notre présence sur Terre, de notre vie, comme la question existentielle principale qui se pose à chacun d'entre nous. Une réponse qui prend la forme d’une expression artistique, qui veut parler, mais aussi qui se veut le résultat d’expérimentations, et pas seulement dans un domaine artistique mais aussi dans les différentes facettes de la vie.<br />
— D’où les substances qu’on pu prendre certains artistes…<br />
— Ou les conduites dites à risque. D’ailleurs, savais-tu que dans les années 60, les artistes passaient 70 % de leur temps en sexe, drogue et <em>rock and roll</em> et seulement 30 % à la production artistique à proprement dite.<br />
— Et maintenant ?<br />
— Mêmes proportions : 30 % de production et 70 % de... réseaux sociaux, <em>Fessebouc</em>, <em>Insgratam</em>, <em>Tok tok</em>…<br />
— C’est malin…<br />
— N’empêche qu’à écouter Bowie chanter, se transformer avec les années et les envies et parler, je me sentais interpellé dans ma propre démarche artistique.<br />
— Tu vas peindre des clowns blancs et la <em>Life on Mar</em>s ?<br />
— Pourquoi pas, l’autre rappel du film étant la permanence du changement continu, un autre beau sujet dont nous reparlerons plus tard, si tu veux. L’interpellation visait plutôt l’écriture, qui s’avère plus un moyen d’expression pour moi que l’aquarelle ou le piano. En tout cas, pour maintenant.<br />
— Et donc ?<br />
— Et donc, voici ce premier dialogue. Va-t-il intéresser les lecteurs, leur transmettre ce que j’ai envie de partager, les inviter à leur tour à agir ou réagir ?<br /></p>
<p><img src="http://45nord.net/public/Regards/Dialogues/.01._LCM_m.png" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>http://45nord.net/index.php?post/20221023-01.-Ce-qui-compte%2C-c%E2%80%99est-ce-qu%E2%80%99on-fait#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/329Fin de séance sale pour Facebookurn:md5:759309e3f8fbb3a8f15533999b0f44112020-11-28T17:25:00-05:002020-11-28T18:29:15-05:00Vincent FrançoisRegardsCinémaConsommationCultureImpressionÉcris !<p>Chez Facebook, pour indiquer la fin d'une séance vidéo, on affiche le dessin d'un pot de pop-corn renversé par terre, un déchet abandonné par un public sale qui fait sous lui.</p>
<p><img src="http://45nord.net/public/Regards/.Capture_d_e_cran__le_2020-11-28_a__23.16.07_m.png" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p> <p>L'histoire du cinéma avait pourtant su nous présenter des finales plus grandioses, des routes infinies, des <em>poor lonesome cowboys</em> s'éloignant, des couchers de soleil, des mots FIN en relief...</p>
<p>Et puis une fin de séance c'est aussi des yeux rougis, par le retour de la lumière ou par l'émotion, des yeux qui se cherchent ou qui s'évitent pour quêter une appréciation ou s'isoler encore un peu, des corps qui se déplient, des pensées qui se réalignent, des mains qui se délient.</p>
<p>Pour Facebook, un déchet et son pollueur servent de symbole.</p>
<p>Que ce monde s'enlaidit à grande vitesse.</p>http://45nord.net/index.php?post/20201128-Fin-de-s%C3%A9ance-sale-pour-Facebook#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/93Sacha Guitry, la vie à deuxurn:md5:e171c3013257f48394bb814e9b7a897a2019-12-08T22:54:00+00:002019-12-14T16:00:05+00:00Vincent FrançoisPartagesCinémaCultureGuitry<p>J’ai découvert un délicieux film de 1958 réalisé par Clément Duhour, en hommage à Sacha Guitry qui en avait écrit le scénario. Scénario un peu tiré par les cheveux certes, mais qui sert d’écrin à trois situations de couple, subtilement ciselées, que je vous recommande chaudement.</p>
<p><img alt="" class="media" src="http://45nord.net/public/Partages/.Lavieadeux_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: table;" /></p> <p>L’autre surprise est la distribution du film, une brochette d'acteurs et d’actrices qui ont connu des carrières impressionnantes de leur côté, comme Pierre Brasseur, Danielle Darrieux, Fernandel, Louis de Funès, Edwige Feuillère, Robert Lamoureux, Jean Marais, Gérard Philipe, Jean Richard, Pauline Carton, Pierre Mondy, pour ne citer que celles et ceux que je connaissais.</p>
<p>Pour voir le film complet :</p>
<p><iframe allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/ZBGamWrACuw" width="560"></iframe></p>
<p>Pour s’offrir un apérif :</p>
<p><iframe allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/W7kaGpo2OzM" width="560"></iframe></p>http://45nord.net/index.php?post/2019/12/08/Sacha-Guity%2C-la-vie-%C3%A0-deux#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/15Next floorurn:md5:5217f40c2a2f523400e42d3a2a7ec6272019-11-10T01:00:00+00:002019-11-10T01:03:53+00:00Vincent FrançoisPartagesCinémaConsommationEnvironnement<p>Connaissez-vous <em>Next floor</em>? J’avais découvert ce court métrage au cinéma à sa sortie en 2008 et il m’avait marqué. Je suis retombé par hasard dessus ces jours-ci et il n’a pas pris une ride, ni dans son message, ni dans l’imagerie qu’il déploie.</p> <p>Je vous le partage sans plus de commentaire, mais ne ratez pas le dernier regard du majordome à la toute fin…</p>
<p><iframe allow="autoplay; fullscreen" allowfullscreen="" frameborder="0" height="360" src="https://player.vimeo.com/video/75251217?color=e5493c" width="640"></iframe></p>
<p><a href="https://vimeo.com/75251217">Next Floor</a> from <a href="https://vimeo.com/phicentre">Centre Phi | Phi Centre</a> on <a href="https://vimeo.com">Vimeo</a>.</p>http://45nord.net/index.php?post/2019/11/10/Next-floor#comment-formhttp://45nord.net/index.php?feed/atom/comments/13